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LES CONTEMPORAINS.


rant, de bon et gaillard esprit et de médiocre beauté : recevoit gracieusement en sa maison seigneurs, gentilshommes et autres personnes de mérite avec entretien de devis et discours, Musique tant à la voix qu’aux instrumens où elle estoit fort duicte, lecture de bons livres latins, et vulgaires Italiens et Espaignols dont son cabinet estoit copieusement garni, collation d’exquises confitures, en fin, leur communiquoit privement les pièces plus secrètes qu’elle eust, et pour dire en un mot faisoit part de son corps à ceux qui fonçoyent : non toutesfois à tous, et nullement à gens mechaniques et de vile condition quelque argent que ceux là luy eussent voulu donner. Elle ayma les sçavans hommes sur tous, les favorisant de telle sorte que ceux de sa cognoissance avoient la meilleure part en sa bonne grace, et les eust preferé à quelconque grand Seigneur et fait courtoisie à l’un plustost gratis qu’à l’autre pour grand nombre d’escus : qui est contre la coustume de celles de son mestier et qualité. Ce n’est pas pour estre courtisanne que je luy donne place en cete Bibliotheque, mais seulement pour avoir escrit… »

Suivent : 1° la nomenclature des pièces écrites par Louise Labé ; 2° l’ode de Jacques Peletier que nous avons reproduite plus haut ; 3° Une des poésies publiées à la suite des œuvres de la Belle Cordière (Du Verdier oublie de dire le nom de l’auteur) ; 4° une très longue analyse du Débat de Folie et d’Amour.