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LES CONTEMPORAINS.


III.

JACQUES PELETIER DU MANS (1555).



Jacques Peletier était partisan de la réforme orthographique entreprise par le Lyonnais Loys Meigret, qui voulait faire quadrer la prolation (prononciation) françoise et l’orthographe. À ce point de vue tout particulier l’ode que nous reproduisons ne manque pas d’un certain intérêt. Elle figure pp. 108 et 109 de l’Art poëtique de Jaques Peletier du Mans, départi en deus Livres. À Lyon par Jan de Tournes et Guil. Gazeau. 1555. In-8°.

À LOUISE LABÉ Lionnoise,
ode.

Mon eur voulut qu’un jour Lion je visse
 Afin qu’a plein mon désir j’assouvisse,
  Altere du renom.
 J’é vu le lieu ou l’impetueus Rône
 Dedans son sein prenant la calme Sône
  Lui feit perdre son nom.
 J’é vu le siege ou le marchant etale
 Sa soie fine e perle oriantale,
  E laborieus or :
 J’è vu l’ecrin, dont les Rois qui conduisent
 Leur grand’armee, a leur besoin épuisent
  Un infini tresor.