de tout et de tous, et il ne pardonnait ni à Symphorien Ciiampier, ni surtout à Paradin, d’avoir écrit avant lui une histoire de Lyon, L’année où parut l’œuvre de Paradin, il se hâta de donner en quelque sorte le préambule de celle qu’il devait composer plus tard ; mais l’écrit de l’homme jeune de 1573, comme celui du vieillard de 1604, débutent tous deux par la critique la plus acerbe de celui qui eut le tort de les précéder.
L’inimitié de Rubys contre Louise Labé et contre Pernette du Guillet — qu’il est le seul à attaquer — pourrait avoir uniquement pour origine les éloges donnés par Paradin à ces deux femmes. Tout autre motif n’est qu’hypothétique ; néanmoins il est une hypothèse si vraisemblable que je n’hésite pas à la donner.
La Belle Cordière avait ce qu’on appelait jadis des idées libérales : elle avait l’esprit assez large pour jouir de la société des savants hommes de toutes les opinions. Supposons qu’un de ses meilleurs amis ait été en opposition avec l’irascible de Rubys ; et la haine de cet homme, qui a peut-être su aimer, mais qui surtout a su détester cordialement, se trouverait alors expliquée dans sa double manifestation à trente ans d’intervalle. D’après Calvin, Louise Labé aurait été admise dans la société du chanoine Gabriel de Saconay qui fut, à Lyon, le principal adversaire de la Réforme — nous ignorons ce qu’il y a de vrai dans cette assertion, puisque la réponse faite par le chanoine au pamphlet de Calvin paraît n’avoir jamais été imprimée et que le manuscrit