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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.


des Dombes, auditeur de camp au gouvernement du Lyonnais et échevin, il fut chargé souvent par ses concitoyens de missions importantes ou honorifiques ; c’est lui par exemple qui rédigea le cahier des remontrances aux États de Blois en 1576. Écrivain de quelque talent, exilé pour ses opinions politiques, Rubys avait plus de titres qu’il n’en aurait fallu à un honnête homme pour laisser un nom entouré du respect sinon de la sympathie générale. Au lieu de cela, quand on aura dit que son Histoire de Lyon est très utile pour l’étude des questions administratives et qu’on y trouve comme les mémoires de la Ligue dans ce pays, on a dit d’elle tout le bien qu’on en peut dire. Ligueur passionné, — on ne sait trop pourquoi, — son voyage à Paris ne fut pas étranger au massacre des Protestants de Lyon qu’il exécrait ; mais il eut bien soin de ne pas rentrer dans cette ville pendant qu’il s’exécutait ; puis il s’empressa de se laver les mains de cette triste affaire, à laquelle, soit dit en passant, refusa de se prêter Nicolas de Langes, un nom cher à Paradin et aux lettres lyonnaises. Plus tard, quand il voulut revenir d’exil, il se soumit au roi, ce dont on ne saurait lui faire un reproche, mais il chanta tout haut la palinodie en disant qu’il avait hurlé avec les chiens, ululavi cum canibus. Ses ennemis lui ont fait trop d’honneur en donnant à sa petite personne rageuse, turbulente et vaniteuse, une importance qu’elle aurait voulu avoir mais qu’elle n’eut pas dans les événements. Ce « grand ostentateur, de médiocre érudition, » comme on l’a appelé, était jaloux