VIII
THOMAS FORTINI. — MORT DE LOUISE LABÉ.
eux que les dieux aiment meurent jeunes !
disaient les anciens. Louise Labé ne fut
donc pas aimée des dieux autant que
son esprit et sa beauté pouvaient le faire
espérer. Tandis que les poètes du temps escortèrent le
cercueil de Pernette du Guiliet, qui avait quitté le
monde encore jeune et avant l’impression de ses œuvres,
aucun de ceux qu’avait charmés la grâce de la
Belle Cordière n’a pris soin de préserver sa mémoire
de l’injure ni si pierre tombale de la destruction.
Elle vécut onze ans de trop, retirée, semble-t-il, à la campagne, venant de temps à autre à Lyon, où elle fit son testament, le 28 avril 1565, dans une maison qui n’était pas la sienne. L’obscurité la plus complète règne autour d’elle ; et Gaspard de Saillans, le beau-frère de Clémence de Bourges, dont le livre nous entretient de tant de choses, ne fait pas la moindre allusion à celle