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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.


Pierre Labé, qui livre aux Recteurs ou au Consulat des chanvres bruts ou fabriqués, tandis que je n’ai jamais trouvé la moindre livraison faite par Ennemond Perrin, qui était cordier comme lui. Pierre Labé remplit des petites charges, fait des transactions, figure comme témoin dans quelques actes et comme partie dans plusieurs autres ; — d’Ennemond Perrin il est rarement question avant 1551, et à partir de cette date je ne le rencontre plus. Pierre Labé laisse à son fils une fortune toute dans la ville ou à ses portes, tandis que la fortune de Louise — héritière universelle de son mari, au dire de Pernetti — est presque toute dans les Dombes. On peut même remarquer que, de 1557 à 1562, elle fit l’acquisition de plusieurs petites terres aux environs de sa maison de campagne, à Parcieu, et qu’elle avait là son mobilier et ses papiers les plus importants, qu’elle témoigna une véritable affection pour ses voisins de Parcieu, et qu’elle mourut là, ou du moins qu’elle y fut enterrée, après avoir fait son testament, à Lyon, dans la maison d’un ami. Toutes ces raisons me font croire à une demi retraite à la campagne, peu après l’apparition de son livre, et antérieurement à la mort de son mari, qu’il faut placer entre 1559 et 1562.

Les historiens lyonnais ont habitué le lecteur à considérer l’état de Lyon, avant 1562, comme parfaitement calme, et la prise de cette ville par les protestants, dans la nuit du 30 avril, comme un événement tout à fait imprévu. Un simple coup d’œil jeté sur les registres des