qui ne l’avait pas vue danser, qui ne l’avait pas écoutée parler, a pu, sur le soir de sa vie, la trouver de « médiocre beauté, » tandis que son voisin, le bon curé de Beaujeu, qui l’avait connue au temps où elle « florissait, » trouve sa « figure plus angélique qu’humaine. » C’est surtout par la grâce — ce parfum de la beauté — qu’était belle cette aimable blonde, aux cheveux frisés, aux grands yeux caressants, à la bouche maligne et au beau front intelligent ; c’est lorsqu’elle chantait, en faisant courir sur son luth cette main comparée par le poète à celle de l’Aurore, qu’elle avait le « regard traitrement gracieux, » à qui nous devons une des plus jolies pièces de Baïf :
Ô ma belle rebelle,
Las, que tu m’es cruelle… ;
c’est lorsque ce corps, souple mais potelé, se balançait
dans quelque nouvelle pavane apportée d’Italie, que se
révélait toute l’élégance de la femme ; c’est lorsque,
« d’un petit geste non autre que céleste, » elle soulignait
une fine remarque sur les vers de Pétrarque, son poète
favori ; c’est alors tout particulièrement que ses admirateurs
subissaient le charme. Il y avait là tour à tour pour
l’écouter, Maurice Scève, François de Billon, Baïf, Pontus
de Tyard, Olivier de Magny, Fumée, Moulin, Charles
Fontaine, Jean de Vauzelle, Paradin, Peletier du Mans,
la Tayssonnière, Luigi Alamani, Gabriel Symeoni, Mellin
de Saint-Gelais, Guillaume Aubert de Poitiers, le chanoine
Gabriel de Saconay, sans doute Marot, et enfin