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RECHERCHES SUR LA VIE


fession, ni même de son prénom ; et c’est avec beaucoup de réserve qu’il faut se servir des documents dans lesquels on pourrait le croire mentionné, sous peine de s’exposer à le confondre avec ses homonymes, et notamment avec celui du quartier de la Grenette.

Le 2 avril 1551 (après Pâques), Ennemond Perrin, cordier de Lyon, signe avec le Consulat un accord, dans lequel il déclare agir « tant pour luy que pour Loyse Charly dicte Labbé, sa femme. » Cet accord a pour objet le règlement de « iods » ou droits de mutation, exigés « à cause de l’acquisition par lesdits mariés Perrin faicte de leur maison d’habitation ;  » et un autre acte du même jour nous apprend que cette maison joignait le jardin et une autre maison possédés « en son nom propre » par Ennemond Perrin à l’angle de la rue Confort. J’imagine que Louise Labé trouva trop petite la maison de son mari — elle n’avait qu’un seul étage — et qu’à la première occasion les « mariés Perrin » achetèrent, de leurs deniers communs, celle du voisin. Ils se hâtèrent même d’aménager à leur convenance les deux immeubles réunis, car déjà, lorsqu’ils payent les droits de mutation, ils ont tout l’air d’occuper l’habitation récemment acquise.

L’acte de 1551 tranche une question souvent débattue, celle de savoir si Louise Labé était mariée lorsqu’elle publia ses œuvres. Il est certain maintenant qu’elle était mariée, mais nous ignorons depuis quand ;