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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.


besoin d’expliquer lui-même cette participation ; il nous dit :

Ainsi cette belliqueuse
Ne fut jamais orgueilleuse,
Telle au camp elle n’alla ;
Ains ce fut à la prière
De Vénus sa douce mère
Qui un soir lui en parla.


Nous nous doutions bien que Vénus était en cette affaire, et qu’elle avait fabriqué ce costume de l’héroïne dont le poète émerveillé nous fait une description si complète ; description, soit dit en passant, qui répond mieux à l’habillement d’une amazone allant conquêter un « homme de guerre » dans un tournoi, qu’à celui d’un modeste capitaine guerroyant dans les Pyrénées.

C’est en effet un « homme de guerre » qui fut aimé de Louise Labé ; et l’histoire de ces amours est racontée dans l’ode grecque qui ouvre les Escrits de divers poëtes, dans les Louanges et dans les Élégies mêmes de Louise. Il est facile de la lire entre les lignes « en se souvenant, a dit Sainte-Beuve, que des débats semblables se raniment encore après des siècles, autour des noms d’Éléonore d’Este et de Marguerite de Navarre ; et, pourvu que le pédantisme ne s’en mêle pas (comme cela s’est vu), de telles contestations agréables, qui font vivre dans le passé et qui se traitent en jouant, en valent bien d’autres plus présentes. »

L’auteur des Louanges de dame Louise Labé place