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RECHERCHES SUR LA VIE


drait, ce me semble, quelque chose de plus que les deux vers du poète anonyme tout enthousiasmé de son « panache. »

Si Louise est allée à Perpignan-en-Roussillon, comment ses amis ont-ils passé sous silence cet incident, qui leur permettait de tresser dans leurs couronnes faites avec sa beauté, sa science, sa poésie et sa vertu, les fleurs plus vives du courage et du patriotisme ? Et comment se peut-il que ses ennemis, que Rubys surtout n’ait pas puisé là du bout de sa plume venimeuse, pour établir avec précision que, si « elle fit profession de courtisane publique jusqu’à sa mort, » elle avait appris son métier de bonne heure et à bonne école ? Comment se fait-il que parmi tous les contemporains qui nous parlent de son habileté à monter à cheval et à faire des armes, aucun ne dise un mot de ce fait si propre à justifier ou son admiration ou son mépris ? Quant à Du Verdier, le seul qui nous révèle l’existence du Capitaine Loys, il nous éloigne singulièrement du siège de Perpignan, puisqu’il nous dit : « Elle piquoit fort bien un cheval, à raison de quoi les gentilshommes qui avoient accès auprès d’elle l’appeloient Capitaine Loys. » Et c’est tout.

Pour expliquer cette participation au tournoi de Perpignan-en-Bellecour, ou autre lieu du Lyonnais, il n’est pas nécessaire d’appeler à son aide l’amour-propre de François Labé, son professeur, heureux de produire une élève aussi remarquable, l’inventeur même de ce Perpignan, l’auteur des Louanges, éprouve le