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RECHERCHES SUR LA VIE


L’auteur des Louanges, qui sur un aussi beau sujet ne pouvait être en retard ni de descriptions ni de lyrisme, y revient par trois fois, en appelant « les hauts dieux à son secours ; » et nous lui devons de savoir que notre belle amazone galopa sur quelque place de Lyon. Ce fut, nous dit-il,

Quand la jeunesse françoise
Parpignan environna.


En 1542, l’armée qui, sous le commandement du Dauphin, plus tard Henry II, allait mettre le siège devant Perpignan, passa par Lyon, où le Roi et le Dauphin se rendirent solennellement au milieu de la pompe et avec le lourd attirail d’un véritable luxe asiatique. Montluc nous dit qu’il n’avait jamais vu une armée plus belle ni plus brillante. La jeunesse lyonnaise, partagée en deux camps, espagnol et français, dut simuler, pendant le passage des soldats, la prise de Perpignan ; naturellement c’était à la « jeunesse française » que restait la victoire, et c’est parmi cette jeunesse que se trouvaient les plus beaux figurants. François Labé étant « maistre joueur d’espée, » et maître assez habile pour figurer en cette qualité aux fêtes de l’entrée d’Henry II, en 1548, il n’est pas surprenant qu’il ait fait obtenir un rôle à sa sœur dans le tournoi de Perpignan :

Là sa force elle deploie,
Là de sa lance elle ploie
Le plus hardi assaillant.
Et brave dessus la selle