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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.



IV

SA JEUNESSE. — RÊVES DE MARIAGE. —
L’ÉPISODE DE PERPIGNAN.



Entre un père déjà âgé et une belle-mère encore jeune, Louise Labé arriva à un âge où ses brillantes aptitudes durent chercher leur emploi ailleurs que sur la tapisserie, cet art dans lequel elle se vante de rivaliser avec Pallas, ou bien sur les cordes du « mignard luth. »

On comprend qu’elle ait consacré, suivant son témoignage, une partie de sa jeunesse à l’étude de la musique, ne fût-ce que pour répandre un peu d’harmonie dans cette demeure où, le père absent, une jeune fille de son caractère se trouvait en présence d’une belle-mère comme la fille du boucher Jean Taillard. Que de récriminations dut faire naître parfois, et couvrir bien souvent, le bruit de ces instruments dont elle se servait avec tant d’habilité, au dire de ses pires