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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.


ni Antoinette Tailiard, mais bien Étiennette Compagnon, dans ce fait que, dès 1490, on trouve des Compagnon établis à Parcieu en Dombes, où très certainement Louise Labé est venue au monde ?

L’auteur du gracieux Débat de Folie et d’Amour a signé son livre « Louise Labé, lyonnaise. » Lyonnaise elle est, lyonnaise elle restera, et Lyon la comptera toujours au nombre de ses enfants de prédilection. Cependant elle n’est pas née dans cette ville, comme Breghot du Lut semble l’avoir soupçonné. C’est aux Louanges de dame Louise Labé que nous empruntons cette indication.

Celui qui les écrivit passait son temps, nous l’avons déjà dit, à envelopper sa pensée dans des termes obscurs, — c’était sa manière, à lui comme à bien d’autres, d’être poète — mais son imagination s’étant épuisée à la recherche de la forme, il n’a rien inventé quant au fond. Il s’est donc borné à orner de réminiscences mythologiques, d’une inévitable apparition en songe et de mots bizarrement tirés du grec et du latin, un récit très ordinaire et très prosaïque de ce qu’il savait. Dans cet ordre d’idées on comprend qu’il nous ait parlé du lieu où naquit son héroïne — le poète dit : où fut conçue — et qu’il nous ait décrit en cinquante-six vers l’endroit et les environs de l’endroit témoins d’un événement si important pour elle.

De tous les rébus qu’il nous propose, celui-ci est le plus clair, parce que la prose des hommes d’affaires nous a révélé certaines circonstances auxquelles il fait