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RECHERCHES SUR LA VIE


décédée sans postérité. Il est inadmissible qu’un notaire aussi méticuleux que Laforest eût passé sous silence la mère, si elle avait existé au moment où il stipulait le legs universel en faveur des neveux de la testatrice. Il est inadmissible qu’Antoinette Taillard, si âpre, comme nous le verrons, lésée dans des droits incontestables, n’eût pas adressé des réclamations dont nous trouverions trace dans le règlement de la succession de Louise.

Elle n’est donc pas née de la femme en troisièmes noces, Antoinette Taillard ; et par suite sa naissance est antérieure à 1524, époque où l’on trouve Pierre Labé veuf de sa femme en secondes noces Étiennette Compagnon. Cette femme, il l’avait déjà épousée, je suis du moins porté à le croire, aux environs de 1515, et je place la naissance de Louise entre ces deux dates extrêmes, 1515 et 1524. Il me paraît impossible de la rejeter au-delà, parce que Louise était encore jeune en 1542, lors de ce siège de Perpignan dont nous parlerons ; parce que son portrait, fait en 1555, — malgré le vague d’une pareille indication, — n’accuse pas un âge bien avancé ; parce qu’elle témoigne beaucoup d’affection aux enfants de son frère François, fils de la seconde femme, tandis qu’elle ne fait pas même mention de sa sœur Jeanne, fille de la troisième. Pourquoi une différence aussi marquée, sinon parce qu’elle était sœur germaine de François ?

Enfin n’y a-t-il pas un autre motif de penser que la mère de Louise n’était ni la veuve de Jacques Humbert,