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DE FOLIE ET D’AMOVR.


humains, & rauir les filles à leurs meres : quelques iuges qu’ils ſoient de tels forfaits & tranſgreſſions faites contre les loix ? Et à fin que tu ne doutes auec quelles armes ie fay tant de proueſſes, voila mon Arc ſeul & mes fleſches, qui m’ont fait toutes ces conqueſtes. Ie n’ay beſoin de Vulcan qui me forge de foudres, armet, eſcu & glaiue. Ie ne ſuis accompagné de Furies, Harpies & tourmenteurs de monde, pour me faire creindre auant le combat. Ie n’ay que faire de chariots, ſoudars, hommes d’armes & grandes troupes de gens : ſans leſquelles les hommes ne trionferoient la bas, eſtant d’eus ſi peu de chose, qu’un ſeul (quelque fort qu’il ſoit & puiſſant) eſt bien empeſché alencontre de deus. Mais ie n’ay autres armes, conſeil, municion, ayde, que moymeſme. Quand ie voy les ennemis en campagne, ie me preſente auec mon Arc : & laſchant une fleſche les mets incontinent en route : & eſt auſſi tot la victoire gaignee, que la bataille donnee.

folie.

I’excuſe un peu ta ieuneſſe, autrement ie te pourrois à bon droit nommer le plus preſomtueus fol du monde. Il ſembleroit à t’ouir que chacun tienne ſa vie de ta merci : & que tu ſois le vray Signeur & ſeul ſouuerein tant en ciel qu’en terre. Tu t’es mal adreſſé pour me faire croire le contraire de ce que ie ſay.

amovr.

C’eſt une eſtrange façon de me nier tout ce que chacun confeſſe.