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ET LES ŒUVRES DE LOUISE LABÉ.


II

LES CONTEMPORAINS ET LES BIOGRAPHES.



On est généralement d’accord pour nous apprendre que Louise Labé était fort belle : tous ses contemporains nous le disent, à l’exception de Du Verdier, qui trouve sa beauté « médiocre, » et de Rubys, qui n’en fait pas même mention. Elle était fort instruite et parlait plusieurs langues ; tout le monde nous l’assure, excepté Rubys qui continue à se taire. Elle avait d’admirables dispositions pour les arts, depuis la musique jusqu’à l’équitation ; chacun le déclare expressément, sauf le même contemporain, qui persiste à garder le silence. Elle fut la plus honnête des femmes, disent les uns ; elle fut une courtisane, disent les autres : elle a « fait profession de courtisane publique jusqu’à sa mort, » s’écrie deux fois, et à trente ans d’intervalle, le contemporain qui s’était toujours tu. Mais personne ne nous dit si un nuage est venu voiler cette existence embellie par tant d’hommages et d’adorations ; per-