Met en memoire immortelle
De ſon Ange le beau nom :
Sacrant l’Angelique face,
Sa beauté, ſa bonne grace,
Au temple du ſaint renom.
À tant la Deeſſe belle
Mit fin à ſon dous parler :
Son chariot elle atelle
Toute preſte à s’en voler :
Les mignonnes colombelles
Par le vague doucement
Eſbranlent leurs blanches eſles
D’un paiſible mouuement.
Louïze eſtant eſueillee
Reſta toute eſmerueillee
De la ſainte viſion ;
Ignorante ſi ſon ſonge
Eſt verité ou menſonge.
Ou quelque autre illuſion.
Son corps droit, ſa bonne grâce,
Son dur teton, ſes beaus yeus,
Les diuins traits de ſa face,
Son port, ſon ris gracieus.
Le front ſerein, la main belle,
Le ſein comme albaſtre blanc
Montrent euidemment qu’elle
Sortit du Ciprien flanc.
Puis ſa vaillance & proueſſe,
Son courage, ſon adreſſe,