stant le tems venu, Madamoiselle, que
les ſeueres loix des hommes n’empeſchent
plus les femmes de s’apliquer aus ſciences
& diſciplines : il me ſemble que celles qui
ont la commodité, doiuent employer cette honneſte
liberté que notre ſexe ha autre fois tant deſiree, à icelles
aprendre : & montrer aus hommes le tort qu’ils nous
faiſoient en nous priuant du bien & de l’honneur qui
nous en pouuoit venir : Et ſi quelcune paruient en tel
degré, que de pouuoir mettre ſes concepcions par eſcrit,
le faire ſongneuſement & non dédaigner la gloire, &
s’en parer pluſtot que de chaînes, anneaus, & ſomptueus
habits : leſquels ne pouuons vrayement eſtimer
nôtres, que par uſage. Mais l’honneur que la ſcience
nous procurera, ſera entièrement notre : & ne nous
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À M. C. D. B. L.