Iointe au bruit de ſa main blanche,
Elle dit cette chanſon :
La forte Tritonienne,
Fille du Dieu Candien,
Et la vierge Ortygienne,
Seur du beau Dieu Cynthien,
Sont les deus ſeules Deeſſes
Ou i’ay mis tout mon deſir,
Et que ie fù pour maitreſſes
Des mon enfance choiſir.
Si Venus m’a rendu belle,
Et toute ſemblable qu’elle,
Auec ſa diuinité,
Que pourtant elle ne penſe,
Qu’en un ſeul endroit i’ofenſe
Ma chaſte virginité.
La pucelle Lionnoize
Fredonnant meints tons diuers,
Au ſon plein de douce noiſe,
N’ut deus fois chanté ces vers,
Qu’un ſommeil de courſe lente
Deſcendant parmi les Cieus,
Finit ſa voix excellente
Et ſon ieu melodieus.
Sur la verdure eſpandue
Tous dous il l’a eſtendue,
Flatant ſes membres diſpos :
Deſſus ſes yeus il ſe poſe,
Et tout ſon corps il arroſe
D’un treſgracieus repos.