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ESCRIZ



 Rauie par la tempeſte
 De ſon corps acoutumé,
 En roullant par ſon orage
 Froiſſer tout le labourage,
 Des Beufs les âpres trauaus,
 Ne laiſſant rien en ſa voye
 Qu’en pièces elle n’enuoye,
 Cherchant les profondes vaux :
Ou comme Penthaſilee,
 Qui pour ſon ami Hector
 Combatoit entremeſlee
 Par les Grecs, ans cheueus d’or,
 Ores de ſa roide lance
 Enferrant l’un au trauers.
 Or’ du branc en violance
 Trebuchant l’autre à l’enuers :
 Et ainſi que ces pucelles
 Qui l’une de leurs mammelles
 Se bruloient pour s’adeſtrer
 Aus combas & entrepriſes
 Aus bons guerroyeurs requiſes,
 Pour l’ennemi rencontrer :
Louïze ainſi furieuſe
 En laiſſant les habiz mols
 Des femmes, & enuieuſe
 De bruit, par les Eſpagnols
 Souuent courut, en grand’ noiſe,
 Et meint aſſaut leur donna,
 Quand la ieuneſſe Françoiſe