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ESCRIZ


Ode en faueur de D. Louïze Labé
à ſon bon Signeur.
d. m.


Muſes, filles de Iupiter,
 Il nous faut ores aquiter
 Vers ce docte & gentil Fumee,
 Qui contre le tems inhumain
 Tient vos meilleurs trets en ſa main,
 Pour paranner ſa renommée.
Ie lui dois, il me doit auſſi :
 Et ſi i’ay ores du ſouci
 Pour faire mon payment plus dine,
 Ie le voy ores deuant moy
 En un auſſi plaiſant émoy
 Pour faire ſon Ode Latine.
Mais par ou commencerons nous ?
 Dites le, Muſes : car ſans vous
 Ie ne fuis l’ignorante tourbe,
 Et ſans vous ie ne peu chanter
 Choſe, qui puiſſe contenter
 Le pere de la lyre courbe.
Quand celui qui iadis naquit
 Dens la tour d’erein, que conquit
 Iupiter d’une caute ruſe,