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ESCRIZ



Puis d’un ſoupir mignardement iſſant,
 Auant l’apas d’un ſouzris blandiſſant,
 Les regardans en ſoymeſme tranſmue.


devoir de voir.

À celle qui n’eſt ſeulement à ſoy belle.


Si le Soleil ne peut touſiours reluire.
 Fuir ne faut pourtant tout ce qui luit.
 Car ſi au Ciel quelqu’autre flamme duit.
 Sans le Soleil peut bien la clarté luire.
Mais quoy ? ſans lui, las ! on la veut réduire
 Au ſeul plaiſir d’un Aſtre radieus,
 Qui autre part d’eſclairer enuieus.
 Par ce moyen peut à la clarté nuire.
Las ! quel Climat lui ſera donq heureus.
 N’ayant faueur que par l’Aſtre amoureus,
 Ou viue meurt cette lueur premiere ?
Si d’autre eſpoir de ſa propre vertu
 N’eſt par effet ſon luſtre reuétu.
 Sous tel Phebus s’eſteindra ſa lumière.


devoir de voir.