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II
AVERTISSEMENT AU LECTEUR.


et voilà pourquoi, lorsqu’on y place son image, la figure gagne en ressemblance, la physionomie en expression et le modèle en intérêt.

Il faut faire le voyage de Paris à Lyon-en-Lyonnais ; il faut s’arrêter plusieurs fois dans la corderie de son père et dans celle de son mari, au lieu de les traverser rapidement comme l’ont fait quelques curieux de son époque ; il faut écouter ce qui se dit dans les rues et derrière les portes, depuis le haut de la côte Saint-Vincent jusqu’au fond de l’impasse de la Belle-Cordière ; alors seulement on peut espérer d’être à peu près renseigné sur la « Belle Rebelle » que Baïf a si gentiment célébrée. Le voyage n’est pas sans charme.

Grâce aux notes inédites obligeamment fournies par un chercheur lyonnais, M. Claude Brouchoud, aux indications du regretté Vermorel et de mon ami Joseph Vaësen, grâce enfin aux conseils de mon excellent maître M. Tamizey de Larroque, j’ai recueilli tout ce qui pouvait rester de Louise Labé et j’en ai tenté une restitution.

Ses œuvres sont reproduites ici telles que les a publiées Jean de Tournes dans une seconde édition revue et corrigée par l’auteur en 1556 ; il n’y avait rien à ajouter, rien à retrancher et rien à modifier.