Tant de vertus qui te font eſtre aymé,
Qui de chacun te font eſtre eſtimé,
Ne te pourroient auſſi bien faire aymer ?
Et aioutant à ta vertu louable
Ce nom encor de m’eſtre pitoyable.
De mon amour doucement t’enflamer ?
XI.
Ô dous regars, ô yeus pleins de beauté,
Petis iardins, pleins de fleurs amoureuſes
Ou ſont d’Amour les fleſches dangereuſes.
Tant à vous voir mon œil s’eſt arreſté !
Ô cœur félon, ô rude cruauté,
Tant tu me tiens de façons rigoureuſes.
Tant i’ay coulé de larmes langoureuſes.
Sentant l’ardeur de mon cœur tourmenté !
Donques, mes yeus, tant de plaiſir auez,
Tant de bons tours par ſes yeus receuez :
Mais toy, mon cœur, plus les vois s’y complaire,
Plus tu languiz, plus en as de ſouci,
Or deuinez ſi ie ſuis aiſe auſſi,
Sentant mon œil eſtre à mon cœur contraire.
XII.
Lut, compagnon de ma calamité.
De mes ſoupirs témoin irréprochable.
De mes ennuis controlleur veritable.
Tu as ſouuent auec moy lamenté :