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LOUISE LABÉ


À ELLE MESME[1]

 Ô ma belle rebelle,
Las que tu m’es cruelle !
Ou quand d’un dous souzris
Larron de mes esprits,
Ou quand d’une parole
Si mignardement mole,
Ou quand d’un regard d’yeus
Traytrement gracieus,
Ou quand d’un petit geste
Non autre que céleste.
En amoureuse ardeur
Tu m’enflammes le cœur.
 Ô ma belle rebelle,
Las que tu m’es cruelle !
Quand la cuisante ardeur
Qui me brule le cœur,

  1. Ode de Baif.