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Dieu envoya vers le roi d’Israël, disant ; Gardez-vous de passer en ce lieu-là, parce que les Syriens y sont en embuscade.

10. C’est pourquoi le roi d’Israël envoya au lieu que lui avait dit l’homme de Dieu, et il l’occupa le premier, et il s’y abrita non pas une fois, ni deux fois.[1]

11. Et le cœur du roi de Syrie fut troublé de cela ; et, ses serviteurs convoqués, il dit : Pourquoi ne me découvrez-vous point qui est celui qui me trahit auprès du roi d’Israël ?

12. Et l’un de ses serviteurs dit : Point du tout, mon seigneur le roi ; mais Élisée le prophète, qui est en Israël, découvre au roi d’Israël toutes les paroles que vous dites dans votre chambre.

13. Et il leur dit : Allez, voyez où il est, afin que j’envoie et que je le prenne. Ils lui annoncèrent donc, disant : Voilà qu’il est à Dothan.[2]

14. Il y envoya donc des chevaux, des chariots et une forte armée ; ceux-ci, étant arrivés durant la nuit, investirent la ville.

15. Or, se levant au point du jour, et étant sorti, le serviteur de l’homme de Dieu vit une armée autour de la ville, des chevaux et des chariots, et il l’annonça à Élisée, disant : Hélas ! hélas ! hélas ! mon seigneur, que ferons-nous ?

16. Mais Élisée lui répondit : Ne crains point ; car il y en a un plus grand nombre avec nous qu’avec eux.

17. Et lorsque Élisée eut prié, il dit : Seigneur, ouvrez ses yeux, afin qu’il voie. Et le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et il vit ; et voilà la montagne pleine de chevaux et de chariots de feu autour d’Élisée.

18. Cependant les ennemis descendirent vers lui, et Élisée pria le Seigneur, disant : Frappez, je vous conjure, ce peuple d’aveuglement. Et le Seigneur les frappa pour qu’ils ne vissent point, selon la prière d’Élisée.

19. Alors Élisée leur dit : Ce n’est pas là le chemin, et ce n’est pas là la ville ; suivez-moi, et je vous montrerai l’homme que vous cherchez. Ils les mena donc dans Samarie.

20. Et lorsqu’ils furent entrés dans Samarie, Élisée dit : Seigneur, ouvrez leurs yeux, afin qu’ils voient. Et le Seigneur ouvrit leurs yeux, et ils virent qu’ils étaient au milieu de Samarie.

21. Et le roi d’Israël dit à Élisée, lorsqu’il les vit : Les tuerai-je, mon père ?

22. Mais Élisée répondit : Vous ne les tuerez point ; car vous ne les avez pas pris avec votre glaive, et avec votre arc, pour que vous les fassiez périr ; mais mettez du pain et de l’eau devant eux, afin qu’ils mangent et qu’ils boivent, et qu’ils aillent vers leur maître.[3]

  1. IV Rois 6,10 : Non pas une fois, ni deux fois ; c’est-à-dire souvent.
  2. IV Rois 6,13 : Dothan, Dothaïn. Voir Genèse, 37, 17.
  3. IV Rois 6,22 : Pour que vous les fassiez périr. Le droit rigoureux de la guerre permettait au vainqueur de faire mourir tous les ennemis vaincus qui tombaient entre ses mains, mais les lois naturelles de l’humanité lui commandaient de conserver la vie à ceux qui se rendaient et imploraient sa clémence.