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15. Tu ne retireras point à jamais ta miséricorde de ma maison, quand le Seigneur aura exterminé de la terre les ennemis de David jusqu’au dernier. Que le Seigneur enlève Jonathas de sa maison, et qu’il tire vengeance, des ennemis de David.[1]

16. Jonathas fit donc alliance avec la maison de David, et le Seigneur tira vengeance des ennemis de David.

17. Et Jonathas renouvela ses serments à David, parce qu’il l’aimait ; car il l’aimait comme son âme.

18. Et Jonathas lui dit : Demain sont les calendes, et on s’enquerra de toi ;[2]

19. Car on s’enquerra de ta place jusqu’après demain. Tu descendras donc, te hâtant, et tu viendras dans le lieu où tu dois être cachée au jour auquel il est permis de travailler, et tu te tiendras près de la pierre dont le nom est Ezel.[3]

20. Et moi je décocherai trois flèches près de la pierre, et je les lancerai, comme m’exerçant à atteindre le but.

21. J’enverrai aussi mon serviteur, lui disant : Va, et apporte-moi les flèches.[4]

22. Si je dis à mon serviteur : Voici que les flèches sont en deçà de toi, prends-les ; viens toi-même à moi, parce que la paix est avec toi, et il n’y a rien de mal ; le Seigneur vit ! Mais si je parle ainsi à mon serviteur : Voici que les flèches sont au-delà de toi ; va en paix, parce que le Seigneur te laisse aller.[5]

23. Quant à la parole que nous avons dite, moi et toi, que le Seigneur soit entre moi et toi pour toujours.

24. David donc se cacha dans la campagne, et vinrent les calendes, et le roi s’assit pour manger du pain.[6]

25. Et lorsque le roi se fut assis (selon la coutume) sur son siège près de la muraille, Jonathas se leva ; Abner s’assit à côté de Saül, et la place de David parut vide.[7]

26. Et Saül ne dit rien en ce jour-là ; car il pensait que peut-être il était arrivé à David de n’être pas pur, et de n’avoir pas été purifié.[8]

27. Et lorsque fut venu le second jour après les calendes, la place de David parut encore vide. Et Saül demanda à Jonathas, son

  1. I Rois 20,15 : Qu’il tire vengeance des ennemis ; littéralement ; qu’il demande de la main des ennemis, qu’il demande compte à la main des ennemis. Comparer à Genèse, 9, 5.
  2. I Rois 20,18 : Demain sont les calendes. Voir verset 5.
  3. I Rois 20,19 : On s’enquerra de ta place ; on demandera pourquoi elle est vide, et que tu ne l’occupes point. ― Au jour où il est permis de travailler ; c’est-à-dire le lendemain du sabbat, le troisième jour du mois.
  4. I Rois 20,21 : Mon serviteur ; littéralement dans le texte originel, le serviteur, mais, comme nous l’avons déjà remarqué, l’article se met très souvent, en hébreu, pour le pronom possessif. D’ailleurs toute la suite du discours justifie pleinement notre traduction.
  5. I Rois 20,22 : Le Seigneur vit ! Voir Juges, 8, 19.
  6. I Rois 20,24 : Manger du pain ; dans l’hébreu le pain. Voir 1 Rois, 14, 24.
  7. I Rois 20,25 : Près de la muraille. La place d’honneur en Orient est vis-à-vis la porte.
  8. I Rois 20,26 : Il n’était pas permis de participer au festin des sacrifices, quand on avait contracté une impureté légale.