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INTRODUCTION AU LIVRE DE RUTH.


nous, gentils, qui avons été appelés comme elle de l’erreur à la vérité. — Noémi est le type de la mère de famille, de la femme forte que devait chanter plus tard l’auteur des Proverbes ; c’est la femme religieuse, fidèle à remplir ses devoirs avec tact, sagesse et prudence, comptant toujours sur Dieu, dans l’adversité comme dans la prospérité. — Et pour faire contraste à ces figures si attachantes, Orpha, qui n’est point méchante, mais qui n’a pas le cœur assez généreux pour suivre jusqu’au bout sa belle-mère, la quitte après l’avoir embrassée et renonce ainsi à la vraie religion, comme sans s’en douter, pour retourner chez elle, vers son peuple et « vers ses dieux, » et demeurer païenne.

« Le petit livre de Ruth, dit Roos, est placé au milieu de livres remplis de récits de guerres et d’autres grands événements comme une peinture gracieuse et incomparable d’honnêteté, de décence, de sagesse et de droiture… Cette belle histoire renferme des types de toutes les vertus nécessaires dans la vie domestique et sociale. C’est la gloire éternelle du Dieu d’Israël d’avoir été honoré, au milieu de la liberté dont son peuple jouissait à cette époque, par tant de chasteté, de justice, d’amour, de bienséance. Qu’étaient donc Noémi, Booz, Ruth ? C’étaient des paysans. Combien charmante est leur éloquence ! Combien touchante leur amitié ! Combien délicate leur conduite ! Quelle prudence et quel jugement ils manifestent ! »