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INTRODUCTION AU LIVRE DE JOSUÉ.


plus un seul à Jéricho, l’antique ville des palmes ; il abonde cependant encore à Jaffa et à Caïpha. Le caprier, l’acacia existent en grand nombre dans la vallée du Jourdain, de même que la Balanites ægyptiaca, des fruits de laquelle les Arabes extraient l’huile qu’ils appellent zuk : on lui attribue des propriétés médicinales, et peut-être est-ce le baume de Galaad si célèbre dans l’antiquité.

La flore palestinienne n’est pas encore complètement étudiée : elle renferme de 2,000 à 2,500 plantes.

La faune de la Palestine comprend aujourd’hui plusieurs animaux féroces : l’ours, la panthère, l’hyène, le loup. Le lion, qui n’était pas très rare avant l’ère chrétienne, a complètement disparu. Le sanglier habite encore le Thabor et le petit Hermon. Les rats abondent ; les chacals de même. On y rencontre deux espèces de lièvres, connue sous le nom de lièvres de Syrie et d’Egypte, quelques cerfs et beaucoup de gazelles. Les animaux domestiques sont le chameau à une bosse, le cheval, l’âne, le mulet, le buffle, le bœuf de petite taille, le mouton à large queue, la chèvre.

Parmi les oiseaux, on compte l’aigle, le vautour, le faucon, dont les Arabes se servent encore pour chasser la gazelle ; le milan, le hibou, le coucou, le rossignol de Palestine, le geai, le corbeau, le pigeon, la perdrix, la caille, l’outarde, la cigogne noire et blanche, — on en voit souvent des troupes par centaines, — le héron, le pélican, l’hirondelle, la mouette, etc. Les oiseaux chanteurs sont extrêmement rares.

Les reptiles sont assez nombreux. Le lézard pullule dans les murs en ruine ; la tortue grecque (testudo græca) habite les sources du Jourdain ; celle d’eau douce se multiplie abondamment dans les ruiseaux de la plaine de Jezraël, dans le haut Jourdain et dans les lacs ; le caméléon est commun ; les serpents sont partout ; le céraste, seulement dans le sud ; les grenouilles foisonnent dans les étangs marécageux ; elles sont de grandes dimensions, mais les habitants ne les mangent point ; le crapaud est dans tout le pays.

Quant aux poissons, ils abondent dans le lac de Tibériade. Les espèces qu’on y pêche le plus sont le cyprinus lepidotus, sorte de barbeau, et le poisson qu’on appelle mesht, qui est plat comme une sole.

Insectes. Les lépidoptères sont très variés, comme les fleurs ; on y voit toutes les espèces de papillons de l’Europe occidentale. Les abeilles sont nombreuses. On compte au moins trois espèces de scorpions. Les araignées, les fourmis sont dans toute la Palestine. Les sauterelles ravagent parfois le pays.

II. Le pays à l’est du Jourdain.

L’Écriture nous apprend que les enfants d’Israël occupèrent à l’est du Jourdain six districts appelés Mischôr, Galaad, Basan, Argob, Gessur, et Machati. Ils sont encore peu connus aujourd’hui, parce qu’on ne peut les visiter qu’avec de grandes difficultés et en s’exposant à toutes sortes de dangers.

Au moment de la conquête, le pays immédiatement au nord de l’Arnon était occupé par Séhon, roi des Amorrhéens, Il portait le nom de Mischôr, « la Plaine », comme traduit la Vulgate. C’est le Belka actuel, regardé par les Arabes comme fournissant les meilleurs pâturages de la contrée. Il est bien arrosé et couvert d’un gazon fin et court. Il va se perdre insensiblement dans les déserts sans