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réuni à tes peuples, comme est mort Aaron ton frère sur la montagne de Hor, et il a été réuni à ses peuples,[1]

51. Parce que vous avez prévariqué contre moi aux Eaux de contradiction, à Cadès du désert de Sin ; et que vous ne m’avez pas sanctifié parmi les enfants d’Israël.[2]

52. Vis-à-vis, tu verras la terre (et tu n’y entreras pas) que je donnerai moi-même aux enfants d’Israël.

CHAPITRE 33.


1. Voici la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les enfants d’Israël avant sa mort.[3]

2. Il dit donc : Le Seigneur est venu de Sinaï, et il s’est levé pour nous de Séir ; il a apparu de la montagne de Pharan, et avec lui des milliers de saints. En sa main droite était une loi de feu.[4]

3. Il a aimé des peuples ; tous les saints sont dans sa main ; et ceux qui s’approchent de ses pieds recevront de sa doctrine.[5]

4. Moïse nous a prescrit une loi, héritage de la multitude de Jacob.

5. Il sera roi chez le peuple très juste, les princes du peuple étant assemblés avec les tribus d’Israël.[6]

6. Que Ruben vive, et qu’il ne meure pas, mais qu’il soit en petit nombre.

  1. Dr. 32,50 : Voir Nombres, 20, 26 ; 27, 13.
  2. Dr. 32,51 : Voir Nombres, 27, 14. ― Vous ne m’avez pas sanctifié. Voir Nombres, 20, 12. ― À Cadès du désert de Sin. Voir Nombres, 20, 1.
  3. Dr. 33,1 : On s’accorde assez généralement à regarder ce chapitre et le suivant comme appartenant au livre de Josué. Autrefois, les livres saints étaient ordinairement sans titres et sans sommaires ; ils se suivaient, sans aucune division par sections. Cependant les bénédictions contenues dans ce xxxiiie chapitre sont incontestablement l’œuvre de Moïse.
  4. Dr. 33,2 : Le mont Séir était en Idumée, et celui de Pharan dans une région du pays des Ismaélites, à laquelle il donnait son nom. Pour expliquer la difficulté que semble offrir ce passage, il suffit de remarquer que Moïse nomme les trois montagnes de Sinaï, de Séir et de Pharan, non point par rapport à leur situation, car Pharan est plus près du Sinaï que Séir, quand on vient d’Egypte ; mais relativement à la route que les Israélites firent avant d’entrer sur les confins du pays de Chanaan. Remarquons encore que Moïse a pu réunir ces trois lieux, parce qu’ils furent illustrés tous les trois par les merveilles que Dieu y opéra.
  5. Dr. 33,3 : Voir Sagesse, 3, 1 ; 5, 5. ― Le mot peuples doit d’entendre ici comme on l’entend en bien d’autres passages, d’une collection, d’une réunion nombreuse d’individus. Nous dirons donc avec les meilleurs interprètes, que Moïse veut exprimer ici les douze tribus, les Israélites. ― Dans sa main ; c’est-à-dire sous sa garde, sous sa protection toute particulière. ― Ceux qui s’approchent de ses pieds, ses disciples, qui viennent recevoir ses instructions. Anciennement, comme aujourd’hui encore dans plusieurs pays de l’Orient, les écoliers étaient assis aux pieds de leurs maîtres. Comparer à Actes des Apôtres, 22, 3. Cependant cette locution pourrait signifier ceux qui lui sont soumis, comme porte la version grecque.
  6. Dr. 33,5 : Il sera roi ; l’hébreu porte et il fut roi ; ce que la plupart des interprètes juifs et chrétiens entendent de Moïse, qui, sans porter le nom de roi, en eut toute l’autorité et toutes les prérogatives. D’ailleurs le terme traduit dans la Vulgate pour roi, signifie aussi gouverneur, chef, qui commande. Plusieurs traduisent : Elle (la loi) sera roi, tiendra lieu de roi ; mais le texte original s’oppose à cette interprétation. ― Chez le peuple très juste. Voir Deutéronome, 32, 15.