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cruelles : j’enverrai contre eux les dents des bêtes féroces, avec la fureur de celles qui se traînent sur la terre, et qui rampent.

25. Au dehors, le glaive les ravagera, et au dedans, l’épouvante ; ils ravageront le jeune homme en même temps que la vierge, l’enfant qui tête avec le vieillard.

26. J’ai dit : Où sont-ils ? je ferai cesser leur mémoire du milieu des hommes.

27. Mais à cause de la colère des ennemis j’ai différé, de peur que leurs ennemis ne s’enorgueillissent, et ne disent : C’est notre main élevée, et non le Seigneur, qui a fait toutes ces choses.

28. C’est une nation sans conseil et sans prudence.

29. Ah ! que n’ont-ils de la sagesse ! que ne comprennent-ils ! que ne prévoient-ils la fin ![1]

30. Comment un seul en poursuit-il mille, et deux en font-ils fuir dix mille ? n’est-ce point parce que leur Dieu les a vendus et que le Seigneur les a enfermés ?[2]

31. Car notre dieu n’est pas comme leurs dieux, nos ennemis mêmes en sont juges.

32. C’est de la vigne de Sodome qu’est leur vigne, et des faubourgs de Gomorrhe ; leur raisin est un raisin de fiel, et leurs grappes sont très amères.[3]

33. C’est un fiel de dragons que leur vin, et un venin d’aspics incurable.

34. Tout cela n’est-il pas renfermé en moi, et scellé dans mes trésors ?

35. À moi est la vengeance, et c’est moi qui ferai la rétribution en son temps, afin que leur pied chancelle : le jour de leur perle est près, et les temps se hâtent d’arriver[4]

36. Le Seigneur jugera son peuple, et il aura pitié de ses serviteurs : il verra que leur main est affaiblie, que ceux mêmes qui étaient renfermés ont défailli, et que ceux qui étaient restés ont été consumés.[5]

37. Et il dira : Où sont leurs dieux en qui ils avaient confiance ?[6]

38. Ils mangeaient les graisses de leurs victimes, et buvaient le vin de leurs libations : qu’ils se lèvent, qu’ils vous secourent, et que dans votre détresse il vous protègent.

39. Voyez que moi je suis seul, et qu’il n’y a point d’autre Dieu que moi ; moi je tue, et moi je fais vivre ; moi je frappe, et moi je guéris, et il n’y a personne qui puisse rien arracher de ma main.[7]

  1. Dr. 32,29 : Voir Jérémie, 9, 12.
  2. Dr. 32,30 : Les a enfermés, dans les mains de leurs ennemis.
  3. Dr. 32,32 : De Sodome. Voir Genèse, note 13.10.
  4. Dr. 32,35 : Voir Ecclésiastique, 28, 1 ; Romains, 12, 19 ; Hébreux, 10, 30.
  5. Dr. 32,36 : Voir 2 Machabées, 7, 6. ― Qui étaient renfermés, dans leurs forteresses, selon les uns, dans les prisons, selon les autres, ou bien, selon d’autres encore dans leurs maisons ; c’est-à-dire ceux qui n’avaient pas pris part à la guerre. ― Ceux qui étaient restés ; c’est-à-dire ceux qui avaient pris d’abord la fuite, et qui étaient revenus et s’étaient rendus à l’ennemis. On donne encore à cette expression plusieurs autres sens, mais celle-ci paraît plus conforme à la Vulgate.
  6. Dr. 32,37 : Voir Jérémie, 2, 28.
  7. Dr. 32,39 : Voir 1 Rois, 2, 6 ; Tobie, 13, 2 ; Sagesse, 16, 13 ; Job, 10, 7 ; Sagesse, 16, 15. ― Dans la Vulgate, les verbes sont au futur, come ils y sont dans le texte original ; mais en vertu d’un hébraïsme, ils expriment le présent, ou plutôt un temps indéterminé.