Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/3038

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3006
APPENDICE.


les liquides (1). Le bath n’est pas nommé avant l’époque des rois. La Vulgate le rend par batus (2), laguncula (3), cadus (4), metreta (5). Ce dernier mot est celui qui désigne l’amphore attique, c’est-à-dire, la mesure grecque qui correspond exactement à la capacité du bath, et qui est mentionnée en S. Jean (6). L’amphore de Daniel est la même chose que le metreta ou le bath. — 3o La mesure de dix éphas s’appelait chomer ; elle reçut aussi plus tard le nom de cor. Chomer ou khômer veut dire monceau (8) ; cor signifie vase rond. La Vulgate rend toujours le second mot par corus (9) ; elle se sert aussi ordinairement de corus pour traduire chomer (10) ; mais dans deux passages (11), elle donne l’équivalent en mesures romaines, trente boisseaux. — 4o Le demi-chomer, valant cinq éphas, avait un nom particulier, léthek, Vulgate, corus dimidius. Il n’est nommé qu’une seule fois dans la Bible, dans Osée (12). — 5o L’éphah se subdivisait en plusieurs mesures de moindre dimension. Et d’abord en se’âh, dont la contenance était d’un tiers d’éphah (13) ; le se’âh est mentionné deux fois dans les Evangiles (14) ; notre texte latin traduit d’ordinaire satum, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament (15). — 6o Le hin, d’origine égyptienne (16), était la moitié du se’âh, le 6e de l’éphah ou du bath. — 7o Le gomor, ’ômer, Vulgate gomor, était la dixième partie de l’éphah (17), d’où le nom de ’issârôn ou dixième, Vulgate, decima pars, decima, qui désigne souvent cette mesure, dans le Pentateuque (18). Il contenait la ration quotidienne de manne de chaque Israélite dans le désert (19). Les rabbins disent qu’il tenait 45 œufs et demi. — 8o Le cab, cabus, « petit vase, coupe, » tiers du hin, 6e partie du se’âh, 18e de l’éphah (20). — 9o Enfin le log, 72e partie de l’éphah, 12e du hin (21). S. Jérôme le traduit par sextarius. — 10o Dans le dernier chapitre de Daniel (22), que nous n’avons plus qu’en grec, il est question d’une mesure persane appelée arlabe ; elle équivalait à peu près au médimne attique, c’est-à-dire à 51 litres 79. — 11o L’Apocalypse (23) emploie une mesure grecque, la seule étrangère que nous rencontrions dans le Nouveau Testament, le chœnix. On la regardait comme équivalente à la quantité de nourriture quotidienne d’un homme sobre. On évalue le chœnix à 1 litre 079. La Vulgate le traduit par bilibris.

2o En comparant entre elles les diverses mesures de capacité des Hébreux, on remarque qu’elles peuvent se diviser en deux systèmes, l’un décimal, l’autre duodécimal. 1o Système décimal :

Chômer 
1
Bath ou éphâh 
10 1
Gomor 
100 10 1
  1. (1) Ez., xlv, 11. Cf. III Rois, vii, 26, 38 ; I Esd., vii, 22, etc.
  2. (2) III Rois, vii, 26, 38 ; I Esd., vii, 22 ; Ez., xlv, 10, 11, 14.
  3. (3) Is., v, 10.
  4. (4) Dans l’Evangile de S. Luc, xvi, 6 (βάτους).
  5. (5) II Par., ii, 10 ; iv, 5.
  6. (6) Jean, ii, 6.
  7. (8) Ex., viii, 14.
  8. (9) III Rois, iv, 32 ; v, 11 ; II Par., ii, 10 ; xxvii, 5 ; Ez., xlv, 14.
  9. (10) Nomb., xi, 32 ; Ez., xlv, 11, 13, 14, et Osée, iii, 2.
  10. (11) Lév., xxvii, 16, et Is., v, 10.
  11. (12) Osée, iii, 2.
  12. (13) Gen., xviii, 6 ; I Rois, xxv, 18 ; III Rois, xviii, 32 ; IV Rois, vii, 1, 16, 18 ; Is., xxvii, 8.
  13. (14) Matth., xiii, 33 ; Luc, xiii, 21. La forme σάτον vient du nom chaldéen de cette mesure, s’ath’a, parce qu’au temps de Notre-Seigneur on parlait syro-chaldéen en Palestine.
  14. (15) Excepté III Rois, xviii, 32 (aratiuncula) ; IV Rois, vii, 1, 16, 18 (modius), et Is., xxvii, 8 (mensura).
  15. (16) Le mot hin est conservé dans la Vulgate, excepté Lév., xix, 30, où il est rendu par sextarius, comme étant la 6e partie de l’éphah.
  16. (17) Ex., xvi. 30.
  17. (18) Ex., xxix, 43 ; Lév., xiv, 10, 21, etc.
  18. (19) Ex., xvi, 16.
  19. (20) Mentionné seulement IV Rois, vi, 25.
  20. (21) Il en est question seulement dans le Lévitique, xiv, 10 et suiv., au sujet de la loi concernant la purification des lépreux.
  21. (22) Dan, xiv, 2.
  22. (23) Apoc., vi, 6.