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10. Et le riche de son abaissement, parce qu’il passera comme la fleur de l’herbe,[1]

11. Car le soleil s’est levé avec ses ardeurs, et il a desséché l’herbe, et sa fleur est tombée, et le charme de sa beauté s’est évanoui : ainsi le riche, lui aussi, se flétrira dans ses voies.

12. Bienheureux l’homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu’après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l’aiment.[2]

13. Que nul, lorsqu’il est tenté, ne dise que c’est Dieu qui le tente ; car Dieu ne tente point pour le mal, et il ne tente lui-même personne ;[3]

14. Mais chacun est tenté par sa concupiscence, qui l’entraîne et le séduit.

15. Puis la concupiscence lorsqu’elle a conçu, enfante le péché, et le péché, quand il a été consommé, engendre la mort.

16. Ne vous y trompez donc point, mes frères bien-aimés.[4]

17. Toute grâce excellente et tout don parfait vient d’en haut et descend du père des lumières, en qui il n’y a ni changement, ni ombre de vicissitudes.

18. Car c’est volontairement qu’il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures.

19. Vous le savez, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, et lent à la colère ;[5]

20. Car la colère de l’homme n’opère point la justice de Dieu.

21. C’est pourquoi, rejetant toute impureté et tout excès de malice, recevez avec docilité la parole entée en vous, qui peut sauver vos âmes.

22. Mais pratiquez cette parole, et ne l’écoutez pas seulement, vous trompant vous-mêmes.[6]

23. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la pratique pas, celui-là sera comparé à un homme qui regarde dans un miroir le visage qu’il a reçu en naissant.[7]

24. Il s’est regardé, et s’en est allé, et aussitôt il a oublié quel il était.

25. Mais celui qui examine à fond la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui s’y attache, n’écoutant pas pour oublier, mais pour agir, celui-là sera bienheureux dans ce qu’il fera.[8]

  1. Jacq. 1,10 : Voir Ecclésiastique, 14, 18 ; Isaïe, 40, 6 ; 1 Pierre, 1, 24.
  2. Jacq. 1,12 : Voir Job, 5, 17.
  3. Jacq. 1,13 : Quoique Dieu ait tenté autrefois Abraham, quoique Moïse ait dit aux anciens Hébreux : Le Seigneur votre Dieu vous tente (voir Deutéronome, 13, 3), l’apôtre saint Jacques a pu dire avec vérité que Dieu ne tente personne, parce que le mot tenter a deux sens bien différents : dans l’un, il signifie séduire pour porter au mal ; et dans l’autre, éprouver, pour porter au bien, pour affermir dans la vertu et pour procurer des occasions de mériter. Or c’est dans le premier sens que Dieu ne tente personne, et c’est dans le second qu’il a pu tenter Abraham et les anciens Hébreux, et qu’il peut tenter tous les hommes.
  4. Jacq. 1,16 : Ne vous y trompez donc pas, « en vous imaginant que Dieu est l’auteur du mal ; il est, au contraire, la source suprême de tout bien. » (CRAMPON)
  5. Jacq. 1,19 : Voir Proverbes, 17, 27.
  6. Jacq. 1,22 : Voir Matthieu, 7, vv. 21, 24 ; Romains, 2, 13.
  7. Jacq. 1,23 : Dans un miroir. Les miroirs étaient communs chez les anciens. Ils étaient en métal poli.
  8. Jacq. 1,25 : C’est la loi évangélique que l’apôtre appelle la loi de la liberté, parce qu’elle nous affranchit de la servitude des cérémonies, en opposition avec la loi de l’Ancien Testament, dont saint Paul dit qu’elle n’était propre qu’à former des esclaves (voir Galates, 4, 24).