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[ch. ii.]
ÉPÎTRE DE SAINT PAUL A TITE

tues des prêtres dans chaque ville, ainsi que je te l’ai prescrit,

6. Si donc quelqu’un est sans reproche, n’ayant épousé qu’une seule femme, et si ses enfants sont fidèles, non accusés de débauche, ou indisciplinés, choisis-le.[1]

7. Car l’évêque doit être irréprochable, comme dispensateur de Dieu ; nullement altier, ni colère, ni porté à boire et à frapper, ni avide d’un gain honteux ;

8. Mais hospitalier, bon, sobre, juste, saint, continent ;

9. Fortement attaché aux vérités de la foi, qui sont conformes à la doctrine, afin de pouvoir exhorter selon la saine doctrine, et confondre ceux qui la contredisent.[2]

10. Car il y a beaucoup de rebelles, beaucoup de semeurs de vaines paroles, et de séducteurs ; surtout parmi les circoncis.[3]

11. Il faut leur fermer la bouche, parce qu’ils causent la subversion de toutes les familles, enseignant ce qu’il ne faut pas, pour un gain honteux ;

12. Un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.[4]

13. Ce témoignage est vrai, c’est pourquoi reprends-les durement, afin qu’ils se conservent purs dans la foi,

14. Sans s’arrêter à des fables judaïques, et à des ordonnances d’hommes qui se détournent de la vérité.

15. Or tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais, pour les impurs et les infidèles, rien n’est pur ; leur esprit et leur conscience sont souillés.[5]

16. Ils confessent qu’ils connaissent Dieu, et ils le nient par leurs œuvres, étant abominables, incrédules et incapables de toute bonne œuvre.

CHAPITRE 2.

Avis que Tite doit donner aux vieillards et aux jeunes gens de l’un et de l’autre sexe. Conduite qu’il doit garder lui-même. Avis qu’il doit donner aux serviteurs. Abrégé de tout le christianisme renfermé dans l’économie des deux avènements de Jésus-Christ.

1. Pour toi, enseigne ce qui est conforme à la saine doctrine :

2. Aux vieillards, d’être sobres, pudiques, graves, prudents, purs

  1. Tite 1,6 : Voir1 Timothée, 3, 2.
  2. Tite 1,9 : À la doctrine véritable qu’on lui a enseignée.
  3. Tite 1,10 : Parmi les circoncis : les chrétiens sortis du judaïsme.
  4. Tite 1,12 : Les païens donnaient le titre de prophète à leurs poètes. Saint Paul parle ici d’Epiménide. * Epiménide était né en Crète, à Cnosse ou Gortyne. Platon l’appelle un homme divin. On dit qu’il fut prêtre, poète et devin, qu’il visita Athènes vers 596 avant notre ère et qu’il mourut bientôt après, âgé de plus de 150 ans. Callimaque répéta le vers d’Epiménide dans son hymne à Jupiter et les anciens assurent que les Crétois ne méritaient que trop le reproche leur avait fait leur compatriote Epiménide.
  5. Tite 1,15 : Voir Romains, 14, 20. ― Saint Paul ne veut pas dire que toutes les œuvres des chrétiens sont pures ou bonnes, et toutes celles des infidèles, impures ou mauvaises ; mais il condamne la doctrine de plusieurs judaïsants, qui prétendaient, les uns, que certains aliments étaient impurs de leur nature ; les autres, qu’il y avait des viandes que les chrétiens ne devaient pas manger, non pas qu’elles fussent impures en elles-mêmes, mais parce qu’elles l’étaient devenues depuis la loi mosaïque, qui les défendait.