Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2715

Cette page n’a pas encore été corrigée

le feu, n’en souffrit aucun mal.

6. Mais eux croyaient qu’il allait enfler, tomber soudainement et mourir. Et après avoir attendu longtemps, voyant qu’il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent de sentiments, et dirent que c’était un dieu.

7. En ces lieux-là se trouvaient des terres appartenant au premier de l’île, nommé Publius, lequel, nous recevant, se montra, durant trois jours, très bon envers nous.[1]

8. Or il se rencontra que le père de Publius était au lit, tourmenté de la fièvre et de la dyssenterie. Paul alla le voir, et ayant prié, et lui ayant imposé les mains, il le guérit.

9. Cela fait, tous ceux qui, dans l’île, avaient des maladies, venaient, et étaient guéris ;

10. Ils nous rendirent aussi beaucoup d’honneurs, et, quand nous nous mîmes en mer, ils nous pourvurent de toutes les choses qui nous étaient nécessaires.

11. Au bout de trois mois, nous nous embarquâmes sur un vaisseau d’Alexandrie, qui avait hiverné dans l’île, et qui avait pour enseigne les castors.[2]

12. Et étant arrivés à Syracuse, nous y demeurâmes trois jours.[3]

13. De là, faisant le tour de la côte, nous vînmes à Rhégium ; et un jour après, un vent ayant soufflé du midi, nous vînmes à Pouzzoles,[4]

14. Où nous trouvâmes de nos frères, qui nous prièrent de demeurer avec eux sept jours ; et après nous partîmes pour Rome.

15. Ce qu’ayant appris, nos frères de Rome vinrent au-devant de nous jusqu’au forum d’Appius et aux trois Tavernes. Lorsque Paul les eut vus rendant grâces à Dieu, il fut rempli de confiance.[5]

  1. Act. 28,7 : Au premier de l’île, nommé Publius. Deux inscriptions, l’une grecque, l’autre latine, nous apprennent que le magistrat suprême de Malte portait le titre de Premier de l’île.
  2. Act. 28,11 : Les castors. En grec :les Dioscures, c’est-à-dire Castor et Pollux, fils de Jupiter et de Léda, dont on avait donné le nom à une constellation et que les marins honoraient comme une divinité tutélaire. Leur image était peinte sur la proue du vaisseau d’Alexandrie, qui, pour ce motif, portait leur nom.
  3. Act. 28,12 : Syracuse, capitale de la Sicile, sur la côte orientale de cette île.
  4. Act. 28,13 : Rhégium, aujourd’hui Reggio, dans le royaume de Naples, au sud-ouest, vis-à-vis de la Sicile. ― « Le lieu nommé Puteoli par la Vulgate est Pouzzoles, ville de la Campanie,sur le golfe de Naples. Le port d’Ostie ne pouvait recevoir que des barques, celui de Pouzzoles était le dernier où l’on abordât avant l’embouchure du Tibre. C’est vers ce port, parfaitement sûr, que cinglaient les nombreux vaisseaux qui venaient d’Alexandrie ; et c’est là que débarquaient les Juifs et les Syriens qui se rendaient à Rome. Saint Paul y arriva deux jours après son départ de Reggio. Les frères qui l’accueillirent avec une charité si empressée, et qui le retinrent toute la semaine avec saint Luc et Aristarque, étaient certainement des chrétiens, aussi bien que ceux qui vinrent à sa rencontre jusqu’au Marché d’Appius, à neuf lieues de Rome, et aux Trois Loges, à quatre lieues. Pouzzoles est à peu de distance de Pompéi. On a trouvé récemment dans les ruines de cette dernière ville, ensevelie dix-huit ans plus tard en 79, sous les laves du Vésuve, une synagogue, et dans une inscription gravée au trait sur le stuc d’une muraille, une trace certaine de l’existence du christianisme à cette époque : Audi christianos, sævos olores. » (L. BACUEZ.)
  5. Act. 28,15 : Forum ou marché d’Appius. Il était situé sur la voie Appienne, à quarante-trois milles de Rome, au nord-ouest de Terracine ; aujourd’hui San-Donato. ―Les trois Tavernes étaient encore plus au nord, sur la même voie Appienne, à trente-trois milles de Rome.