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22. Et si ces jours n’eussent été abrégés, nulle chair n’aurait été sauvée ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés.[1]

23. Alors, si quelqu’un vous dit : Voici le Christ, ici, ou là, ne le croyez pas.[2]

24. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; et ils feront de grands signes et des prodiges, en sorte que soient induits en erreur (s’il peut se faire) même les élus.

25. Voilà que je vous l’ai prédit.

26. Si donc on vous dit : Le voici dans le désert, ne sortez point : le voilà dans le lieu le plus retiré de la maison, ne le croyez pas.

27. Car, comme l’éclair part de l’orient et apparaît jusqu’à l’occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme.

28. Partout où sera le corps, là aussi s’assembleront les aigles.[3]

29. Mais aussitôt après la tribulation de ces jours, le soleil s’obscurcira, et la lune ne donnera plus sa lumière ; les étoiles tomberont du ciel et les vertus des cieux seront ébranlées.[4]

30. Alors apparaîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel ; alors pleureront toutes les tribus de la terre, et elles verront le Fils de l’homme venant dans les nuées du ciel, avec une grande puissance et une grande majesté.[5]

31. Et il enverra les anges, qui, avec une trompette et une voix éclatante, rassembleront ses élus des quatre vents de la terre, du sommet des cieux jusqu’à leurs dernières profondeurs.[6]

    les villes et les places fortes de la Judée ; nous qui pouvons voir l’état de la province dans laquelle nous habitons, nous pouvons certifier l’exactitude de tout ce qui a été écrit. À peine découvrons-nous quelques vestiges de ruines là où s’élevaient autrefois de grandes villes… Les vignerons perfides (voir la parabole de Matthieu, 21, 33-41) après avoir tué les serviteurs et enfin le Fils de Dieu lui-même, n’ont plus maintenant le droit d’entrer dans Jérusalem que pour y pleurer et afin qu’ils puissent pleurer sur les ruines de leur capitale, ils sont obligés de payer une somme d’argent, de sorte que ceux qui avaient acheté le sang du Christ achètent maintenant la permission de verser des larmes et les pleurs mêmes ne leur sont permis qu’à prix d’argent. Voyez venir au jour anniversaire de la prise et de la destruction de Jérusalem par les Romains, voyez venir ce peuple lugubre ; ces vieilles femmes décrépites, ces vieillards chargés de haillons et d’années sont par leur tenue et par leur extérieur, autant de témoins de la colère de Dieu. La troupe misérable se rassemble, et tandis que brillent l’instrument du supplice du Seigneur et l’église de la Résurrection, tandis que l’étendard de la croix est déployé tout éclatant sur le mont des Oliviers, ce peuple malheureux pleure sur les ruines de son temple. »

  1. Matth. 24,22 : Nulle chair. L’Ecriture emploie souvent le mot chair pour désigner l’homme.
  2. Matth. 24,23 : Voir Marc, 13, 21 ; Luc, 17, 23.
  3. Matth. 24,28 : Voir Luc, 17, 37. ― Tous les hommes ressuscités et renouvelés comme des aigles s’assembleront autour du corps de Jésus-Christ, qui a été immolé pour eux. ― Le corps, le cadavre. ― Les aigles. L’aigle proprement dit ne se nourrit pas de cadavres, ordinairement du moins. L’oiseau de proie dont il s’agit ici est le vautour percnoptère qui ressemble beaucoup à l’aigle et que Pline considère comme formant la quatrième espèce du genre aigle. Nous avons du reste ici une locution proverbiale.
  4. Matth. 24,29 : Voir Isaïe, 13, 10 ; Ezéchiel, 32, 7 ; Joël, 2, 10 ; 3, 15 ; Marc, 13, 24 ; Luc, 21, 25.
  5. Matth. 24,30 : Voir Apocalypse, 1, 7. ― Le signe du Fils de l’homme ; c’est-à-dire la croix, qui est comme l’étendard du Sauveur.
  6. Matth. 24,31 : Voir 1 Corinthiens, 15, 52 ; 1 Thessaloniciens, 4, 15.