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25. Et comme il n’avait pas de quoi les rendre, son maître ordonna qu’on le vendît, lui, sa femme et ses filles, et tout ce qu’il avait, et qu’on payât.[1]

26. Mais se jetant à ses pieds, le serviteur le priait, disant : Ayez patience à mon égard, et je vous rendrai tout.

27. Alors le maître de ce serviteur ayant pitié de lui, le renvoya et lui remit sa dette.

28. Mais ce serviteur étant sorti, rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers ; et l’ayant saisi, il l’étouffait, disant : Rends-moi ce que tu dois.[2]

29. Et se jetant à ses pieds, son compagnon le priait, disant : Aie patience à mon égard, et je te rendrai tout.

30. Mais lui ne voulut pas ; et il s’en alla, et le fit mettre en prison jusqu’à ce qu’il payât sa dette.

31. Voyant ce qui se passait, les autres serviteurs furent grandement contristés ; ils vinrent et racontèrent à leur maître tout ce qui s’était fait.

32. Alors son maître l’appela, et lui dit : Méchant serviteur, je t’ai remis toute ta dette, parce que tu m’as prié :

33. Ne fallait-il donc pas que toi aussi tu eusses pitié de ton compagnon, comme j’ai eu moi-même pitié de toi ?

34. Et son maître irrité le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il payât toute sa dette.

35. C’est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne à son frère du fond de son cœur.

CHAPITRE 19.


1. Or, il arriva que lorsque Jésus eut achevé ses discours, il partit de Galilée et vint aux confins de la Judée, au-delà du Jourdain ;[3]

2. Et de grandes troupes le suivirent, et il les guérit.[4]

3. Et les pharisiens s’approchèrent de lui pour le tenter, disant : Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour quelque cause que ce soit ?[5]

    du roi, un fermier ou un administrateur des revenus royaux. Dans une parabole juive, qui a quelque ressemblance avec la parabole évangélique, il s’agit du tribut que doit payer toute une ville et dont le roi la libère, sur sa demande.

  1. Matth. 18,25 : Suivant l’ancien droit des Hébreux et de plusieurs autres peuples, un créancier pouvait vendre ou réduire en esclavage ses débiteurs insolvables. ― Dans diverses contrées de l’Orient, par exemple en Perse, aujourd’hui encore, la disgrâce royale entraîne la confiscation des biens, la perte des esclaves et quelquefois celle de la femme et des enfants du condamné.
  2. Matth. 18,28 : Le denier, pièce d’argent des Romains, valait environ 0.80 centime (en 1900).
  3. Matth. 19,1 : Voir Marc, 10, 1.
  4. Matth. 19,2 : Et il les guérit ; c’est-à-dire qu’il guérit en ce lieu tous les malades qu’on lui présenta.
  5. Matth. 19,3 : Voir Marc, 10, 2.