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14. Car si vous remettez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous remettra à vous aussi vos péchés.[1]

15. Mais si vous ne les remettez point aux hommes, votre Père céleste ne vous remettra point non plus vos péchés.

16. Lorsque vous jeûnez, ne vous montrez pas tristes comme les hypocrites : car ils exténuent leur visage, pour que leurs jeûnes paraissent devant les hommes. En vérité, je vous dis qu’ils ont reçu leur récompense.

17. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage ;

18. Afin que tu n’apparaisses pas aux hommes jeûnant, mais à ton Père qui est présent à ce qui est secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

19. Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la rouille et les vers rongent, et où les voleurs fouillent et dérobent.

20. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne rongent, et où les voleurs ne fouillent ni ne dérobent.[2]

21. Où en effet est ton trésor, là est aussi ton cœur.

22. La lampe de ton corps est ton œil. Si ton œil est simple, tout ton corps sera lumineux.[3]

23. Mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, les ténèbres elles-mêmes que seront-elles ?

24. Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.[4]

25. C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez point pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous vous vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?[5]

26. Regardez les oiseaux du ciel ; ils ne sèment ni ne moissonnent, ni n’amassent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit ; n’êtes-vous pas beaucoup plus qu’eux ?[6]

    nous du mal. L’Eglise explique : Délivrez-nous de tout mal passé, présent et à venir. Le mal passé, mais qui laisse de mauvais restes, c’est le péché commis ; le mal présent, c’est le péché où nous sommes encore ; le mal à venir, c’est le péché que nous avons à craindre. Tous les autres maux ne sont rien qu’autant qu’ils nous portent au péché par le murmure et l’impatience. C’est principalement en cette vue que nous demandons d’être délivrés des autres maux. Délivrez-nous du mal. Délivrez-nous du péché et de toutes les suites du péché, par conséquent de la maladie, de la douleur, de la mort ; afin que nous soyons parfaitement libres. Alors aussi nous serons souverainement heureux. » (BOSSUET.)

  1. Matth. 6,14 : Voir Ecclésiastique, 28, 2-5 ; Matthieu, 18, 35 ; Marc, 11, 25.
  2. Matth. 6,20 : Voir Luc, 12, 33 ;1 Timothée, 6, 19.
  3. Matth. 6,22 : Voir Luc, 11, 34.
  4. Matth. 6,24 : Voir Luc, 16, 13. ― Jésus-Christ ne défend pas absolument aux chrétiens d’avoir des biens temporels, mais seulement d’y attacher leurs cœurs et d’en être les esclaves.
  5. Matth. 6,25 : Voir Psaumes, 54, 23 ; Luc, 12, 22 ; Philippiens, 4, 6 ;1 Timothée, 6, 7 ; 1 Pierre, 5, 7.
  6. Matth. 6,26- : 28 « Regardez les oiseaux du ciel. Voyez les lis des champs. Jésus-Christ nous apprend dans ce sermon admirable, à considérer la nature, les fleurs, les oiseaux, les animaux, notre corps, notre âme, notre accroissement insensible, afin d’en prendre occasion de nous élever à Dieu. Il nous fait voir toute la nature d’une manière plus relevée, d’un œil plus perçant, comme l’image de Dieu. Le ciel est son trône ; la terre est l’escabeau de ses pieds ; la capitale du royaume est le siège de son empire ; son soleil se lève, la pluie se répand pour nous assurer de sa bonté. Tout nous en parle : il ne s’est pas laissé sans témoignage. » (BOSSUET.)