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AVERTISSEMENT

DE LA SECONDE ÉDITION


Si, comme nous en avons la preuve consolante entre les mains, notre Traduction du Nouveau Testament a reçu l’accueil le plus favorable dans toutes les parties du monde où on lit la Bible en français ; si les protestants eux-mêmes ont reconnu qu’elle rendait le texte de la Vulgate avec la fidélité la plus rigoureuse, elle a été cependant l’objet de reproches plus ou moins spécieux. C’est pour cela que nous avons cru nécessaire de dire ici quelques mots qui puissent mettre le lecteur à même de voir ce qu’il y a de fondé dans ces reproches.

On a donc dit que nous avions donné au Décret de la Sacrée Congrégation de l’Index, rendu en faveur de notre version, une portée qu’il est loin d’avoir, et que nous nous étions astreint à une littéralité exagérée qui nous a forcé de nous écarter parfois du génie de notre langue sans raison suffisante.

Le premier reproche n’est certainement pas mérité. Nous n’avons parlé qu’une seule fois du Décret delà Sacrée Congrégation de l’Index, et voici en quels termes : « Il nous reste une dernière remarque à faire, c’est que les diverses fautes que l’on pourra relever dans notre traduction ne sauraient être d’une grande importance, puisque le Saint-Siège, auquel nous avons cru devoir la soumettre, n’en a permis la publication qu’après un long examen fait par la Sacrée Congrégation de l’Index. » (Avertissement, p. xxvi.) Or, y a-t-il là un seul mot qui exagère le sens du Décret ? Quelques personnes, il est vrai, prétendent que notre livre a été examiné uniquement sous le rapport de la foi et de la morale, et nullement au point de vue de sa fidélité et de son exactitude comme traduction. — Mais cette supposition est une injure faite à Pie IX aussi bien qu’à la Sacrée Congrégation de l’Index. Est-il permis, en effet, de supposer que le tribunal sacré de l’Index, chargé officiellement parle chef infaillible de l’Église de lui déclarer si un livre annoncé comme contenant les paroles de Jésus-Christ et celles des Apôtres peut, en cette qualité, être livré aux mains des fidèles, ait donné une réponse affirmative, après s’être borné à voir si ce livre ne contenait rien de contraire à la foi et aux mœurs, et sans s’inquiéter si ces paroles divines ou divinement inspirées avaient