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fût pressé par Sostrate, qui était préposé à la citadelle[1]

28. (Car c’était à lui que la levée des tributs appartenait) ; pour ce motif l’un et l’autre furent appelés auprès du roi.

29. Et Ménélaüs fut écarté du sacerdoce, Lysimaque, son frère, lui succédant ; et Sostrate fut préposé sur les Cypriotes.[2]

30. Or pendant que ces choses se passaient, il arriva que les habitants de Tarse et de Mallo excitèrent une sédition, parce qu’ils avaient été donnés à Antiochide, concubine du roi.[3]

31. C’est pourquoi le roi vint en grande hâte pour les apaiser, ayant laissé pour son lieutenant un des grand de sa cour, Andronique.[4]

32. Mais Ménélaüs, pensant avoir saisi le temps opportun, déroba du temple quelques vases d’or, les donna à Andronique, et les autres, il les avait vendus à Tyr et dans les cités voisines.[5]

33. Lorsqu’Onias l’eut su très certainement, il le reprochait à Ménélaüs, lui-même se tenant dans un lieu sûr, à Antioche, près de Daphné.[6]

34. D’où vint que Ménélaüs s’étant rendu auprès d’Andronique, le pria de tuer Onias. Lorsqu’Andronique fut venu près d’Onias, et que lui ayant donné la main droite avec serment (quoiqu’il fût suspect à Onias), il l’eut engagé à sortir de son asile, il le tua aussitôt, n’ayant aucun respect pour la justice.

35. Pour ce motif, non seulement les Juifs, mais aussi les autres nations s’indignaient, et supportaient avec peine la mort injuste d’un si grand homme.

36. Aussi le roi étant revenu du pays de la Cilicie, les Juifs et les Grecs allèrent ensemble le trouver à Antioche, se plaignant de la mort inique d’Onias.

37. C’est pourquoi Antiochus fut contristé au fond du cœur à cause d’Onias, et touché de compassion, il répandit des larmes, se souvenant de la sobriété et de la modestie du mort ;

38. Et l’esprit enflammé de colère, il commanda qu’Andronique, dépouillé de la pourpre, fût conduit à travers toute la cité, et que dans le même lieu dans lequel il avait commis l’impiété contre

  1. II Macc. 4,27 : La citadelle des Grecs à Jérusalem. Comparer à 1 Machabées, 1, 35. Sostrate, en vertu de ses fonctions, avait certainement des soldats syriens sous ses ordres. Comme il était chargé du recouvrement des tributs, voir le verset 28, c’est lui qui devait naturellement réclamer de Ménélaüs l’accomplissement de ses promesses.
  2. II Macc. 4,29 : Les Cypriotes, les habitants de Cypre ou Chypre. Lysimaque, frère de Ménélaüs, tint la place de son frère éloigné de Jérusalem et ne se montra pas moins pervers que lui. Il expia ses crimes par sa mort, voir le verset 41.
  3. II Macc. 4,30 : Tarse, capitale de la Cilicie. Mallo, ou Mallus, ville de la même province, sur le fleuve Pyramus. Antiochide avait reçu les revenus des deux villes de Tarse et de Mallo. Les rois d’Orient avaient coutume de donner aux reines pour leur entretien des villes ou même des provinces dont elles percevaient les revenus. Les habitants de Tarse et de Mallo se révoltent, soit parce qu’ils sont indignés d’être donnés à une femme illégitime, soit parce qu’ils craignent d’être trop pressurés par elle.
  4. II Macc. 4,31 : Andronique gouverne à Antioche, en l’absence d’Epiphane. Nous ne savons sur ce personnage que ce qui est raconté dans ce chapitre.
  5. II Macc. 4,32 : Ménélaüs, etc. ; il n’était plus à Jérusalem ; mais il y avait Lysimaque son vice-gérant, qui par ses ordres enleva des vases d’or du temple (voir verset 39).
  6. II Macc. 4,33 : Antioche, sur l’Oronte, capitale du royaume de Syrie. Daphné, ainsi appelée à cause de ses bois de lauriers, était pour les habitants d’Antioche un lieu de plaisance.