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de la scénopégie du mois de Casleu.

10. En l’année cent quatre vingt-huitième, le peuple qui est dans Jérusalem et dans la Judée, le Sénat et Judas, à Aristobule, précepteur du roi Ptolémée, de la race des prêtres sacrés, et aux Juifs qui sont en Egypte, salut et prospérité.[1]

11. Délivrés de grands périls par Dieu, nous lui rendons aussi grandement grâce, attendu que nous avons combattu contre un tel roi.[2]

12. Car ce fut lui qui fit sortir de Perse ceux qui combattirent contre nous et la sainte cité.[3]

13. Car lorsque ce chef lui-même était en Perse, et avec lui une armée très considérable, il périt dans le temple de Nanée, trompé par le conseil des prêtres de Nanée.[4]

14. Car Antiochus y vint avec ses amis pour épouser la déesse et afin de recevoir de grandes sommes d’argent à titre de dot.[5]

15. Et lorsque les prêtres de Nanée les eurent présentées et que lui-même fut entré avec peu de gens dans l’intérieur du lieu sacré, ils refermèrent le temple,

16. Lorsqu’Antiochus fut entré, puis ayant ouvert l’entrée secrète du temple, ils lancèrent des pierres et frappèrent le chef et ceux qui étaient avec lui, et ceux qui l’accompagnaient, et le déchirèrent membre par membre, et leur ayant coupé la tête, ils les jetèrent dehors.

17. Béni soit Dieu en toutes choses, lui qui a livré les impies.

18. Devant donc faire au vingt-cinquième jour du mois de Casleu la purification du temple, nous avons cru nécessaire de vous le faire savoir, afin que vous aussi, vous célébriez le jour de la scénopégie et le jour du feu qui fut donné, quand Néhémie, le temple ayant été bâti ainsi que l’autel, offrit des sacrifices.[6]

19. Car lorsque nos pères furent emmenés en Perse, les prêtres alors occupés au service divin, ayant pris secrètement le feu qui était sur l’autel, le cachèrent dans une vallée, où il y avait un puits profond et desséché ; et ils l’y mirent en sûreté, de telle sorte que ce lieu demeurât inconnu à tous.[7]

  1. II Macc. 1,10 : L’année cent quatre-vingt-huitième ; la cent vingt-troisième avant Jésus-Christ. Judas, eu égard au temps, ne saurait être Judas Machabées, mais ce pourrait être Judas l’Essénien, prophète célèbre dont parle Josèphe (Antiq., livre XIII, chapitre XIX). Salut (salutem), etc. Voir 1 Machabées, 10, 18. Aristobule, précepteur du roi Ptolémée VI Philométor (181-246 inversé ?), est le philosophe péripatéticien de ce nom qui dédia à Ptolémée VI son exposition allégorique du Pentateuque.
  2. II Macc. 1,11 : Contre un tel roi : Antiochus Sidètes, selon la plupart des interprètes, ou Antiochus Epiphane suivant quelques-uns. Ou plutôt Antiochus III le Grand (222-187) qui, d’après le récit des auteurs profanes, périt massacré par les habitants d’une ville de Perse dont il voulait piller le temple. Les Romains, après l’avoir complètement battu à Magnésie, lui avaient imposé un lourd tribut qu’il était hors d’état de payer. Voir 1 Machabées, 8, 6-7.
  3. II Macc. 1,12 : De Perse. Les Juifs, du temps de l’auteur de ce livre, comprenaient sous le nom de Perse, tout le pays situé au-delà de l’Euphrate. Le mot de Perse ne se lit pas dans le texte grec ; il se trouve seulement au verset 13.
  4. II Macc. 1,13 : Nanée, déesse des Perses, la Diane des Grecs.
  5. II Macc. 1,14 : Avec ses amis. Voir 1 Machabées, 2, 18.
  6. II Macc. 1,18 : Devant donc, etc. Voir le verset 9. Le jour du feu, etc., c’est-à-dire, la fête de la découverte du feu sacré au temps de Néhémie.
  7. II Macc. 1,19 : En Perse, c’est-à-dire, en Chaldée. Voir le verset 12. D’après une tradition, le puits profond serait le puits appelé aujourd’hui Bir Eyoub, ou puis de Job, à l’endroit où la vallée d’Hinnom se joint avec la vallée du Cédron.