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l’ange qui parlait en moi de bonne paroles, des paroles de consolation.

14. Et l’ange qui parlait en moi me dit : Crie en disant : Voici ce que dit le Seigneur des armées : Je brûle pour Jérusalem et pour Sion d’un très grand zèle.[1]

15. Et je suis aussi enflammé d’une très grande colère contre les nations opulentes, parce que, quand moi je n’ai été qu’un peu irrité, elles, au contraire, ont aidé au châtiment.[2]

16. À cause de cela, voici ce que dit le Seigneur : Je reviendrai à Jérusalem avec des sentiments de miséricorde ; et ma maison y sera bâtie, dit le Seigneur des armées, et le niveau sera étendu sur Jérusalem.[3]

17. Crie encore, en disant : Voici ce que dit le Seigneur des armées : Mes cités regorgeront encore de biens ; le Seigneur consolera encore Sion, et il choisira encore Jérusalem.

18. Et j’ai levé mes yeux, et j’ai vu ; et voilà quatre cornes.[4][5]

19. Et j’ai dit à l’ange qui parlait en moi : Qu’est ceci ? et il me répondit : Ce sont les cornes qui ont jeté au vent Juda, Israël et Jérusalem.

20. Et le Seigneur me montra quatre ouvriers.[6]

21. Et je dis : Que viennent faire ceux-ci ? Il répondit en disant : Voilà les cornes qui ont jeté au vent, homme par homme, tous les habitants de Juda, et aucun d’eux n’a levé sa tête ; et ceux-ci sont venus les épouvanter, afin d’abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre la terre de Juda pour la disperser.[7]

  1. Zach. 1,14 : Voir Zacharie, 8, 2.
  2. Zach. 1,15 : Le sens de ce verset est que Dieu est très irrité contre les nations qu’il avait chargées d’exercer sa vengeance sur Jérusalem, parce que dans l’exercice de cette vengeance, elles sont allées bien au-delà du châtiment qu’il voulait infliger à son peuple, pour lequel, malgré ses infidélités, il avait conservé un grand amour (voir versets 13 et 14).
  3. Zach. 1,16 : Le niveau, etc. ; c’est-à-dire, qu’on rebâtira les murs et les maisons de Jérusalem, aussi bien que le temple.
  4. Zach. 1,18-21 : 2o Dans la seconde vision, chapitre 1, versets 18 à 21, Zacharie vit quatre cornes et quatre forgerons, symboles de la ruine des peuples qui ont persécuté Juda ; les quatre forgerons brisent les quatre cornes, c’est-à-dire les Chaldéens, les Perses, les Grecs et les Romains.
  5. Zach. 1,18-19 : Les quatre cornes désignent les quatre grands empires qui dans divers temps ont dispersé Israël et Juda, comme un taureau en fureur jette au vent tout ce qu’il rencontre, et qui sont, selon les uns, les Assyriens, les Chaldéens, les Perses et les Egyptiens, et selon les autres, parmi lesquels saint Jérôme, les Chaldéens les Perses, les Grecs et les Romains, parce que les Assyriens étaient déjà renversés ; mais les partisans de la première opinion croient que cette vision représente en même temps et ce qui était accompli, et ce qui restait encore à accomplir.
  6. Zach. 1,20-21 : Quatre ouvriers. La qualité de ces ouvriers n’est déterminée ni par l’hébreu, ni par le chaldéen, ni par les Septante ; mais on pense communément que c’étaient des forgerons, peut-être parce qu’on se les représente comme armés de marteaux pour abattre les quatre cornes. Saint Jérôme regarde ces ouvriers comme des figures des anges qui en diverses occasions ont affaibli les quatre grands empires.
  7. Zach. 1,21 : Les épouvanter. Le pronom les étant au neutre (ea) se rapporte grammaticalement à cornes (cornua), puisque ce mot est également du neutre en latin. L’hébreu met le masculin ; mais le sens est le même puisque les cornes signifient proprement les rois et les princes ennemis du peuple de Dieu.