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7. Et il cria et dit dans Ninive par la bouche du roi et de ses princes, disant : Que les hommes et les animaux, et les bœufs et les troupeaux de menu bétail ne goûtent rien ; et qu’ils ne paissent point, et ne boivent point d’eau.[1]

8. Et que les hommes se couvrent de sacs ainsi que les animaux, et qu’ils crient au Seigneur avec force, et que chacun se convertisse de sa voie mauvaise, et de l’iniquité qui est en leurs mains.

9. Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne pardonnera pas ; et s’il ne se détournera pas de la fureur de sa colère, et nous ne périrons pas ?[2]

10. Et Dieu vit leurs œuvres, il vit qu’ils étaient convertis de leur voie mauvaise ; et Dieu eut pitié d’eux, touchant le mal qu’il avait dit qu’il leur ferait, et il ne le fit pas.[3]

CHAPITRE 4.


1. Et Jonas fut affligé d’une grande affliction, et il s’irrita ;

2. Et il pria le Seigneur, et dit : Je vous conjure, Seigneur, n’est-ce pas là ce que je disais, lorsque j’étais encore dans mon pays ? c’est à cause de cela que je me suis empressé de fuir à Tharsis ; car je sais que vous êtes un Dieu clément et miséricordieux, patient, et d’une grande commisération, et pardonnant le mal,[4]

3. Et maintenant. Seigneur, retirez, je vous prie, mon âme de moi ; parce que mieux vaut la mort pour moi que la vie.

4. Et le Seigneur lui dit : Penses-lu qu’il est bien que tu t’irrites, toi ?

5. Et Jonas sortit de Ninive et demeura à l’orient de la cité ; et il se fit là un petit couvert, et y demeura dessous à l’ombre, jusqu’à ce qu’il vît ce qui arriverait à la cité.

6. Et le Seigneur Dieu prépara un lierre qui s’éleva au-dessus de la tête de Jonas, afin qu’il y eût une ombre sur sa tête pour le protéger ; car il s’était fatigué ; et Jonas se réjouit au sujet de son lierre, d’une joie très grande.[5]

7. Et Dieu prépara le lendemain, à la levée de l’aurore, un ver qui rongea le lierre, et il se dessécha.

8. Et lorsque le soleil se fut levé, Dieu commanda à un vent chaud et brûlant ; et le soleil frappa sur la tête de Jonas, et il étouffait de chaleur ; et il demanda pour son âme qu’elle mourût, et il dit : Mieux vaut pour moi mourir que de vivre.[6]

  1. Jon. 3,7 : Il cria et dit par la bouche ; suivant l’hébreu, il fit crier et dire par l’ordre.
  2. Jon. 3,9 : Voir Jérémie, 18, 11 ; Joël, 2, 14.
  3. Jon. 3,10 : Qu’ils étaient convertis, etc. (quia conversi sunt) ; forme un second complément du verbe il vit (vidit), ou bien la particule quia est purement explicative, comme sa correspondante hébraïque l’est quelquefois.
  4. Jon. 4,2 : Voir Psaumes, 85, 5 ; Joël, 2, 13.
  5. Jon. 4,6 : Un lierre (hedera). Selon l’opinion la plus généralement reçue, il faut l’entendre du ricin, comme l’a fait saint Jérôme lui-même, en avouant qu’il ne s’est servi du mot hedera, que parce que la langue latine ne lui en fournissait pas d’autre qui signifiât la plante désignée par le terme de l’original.
  6. Jon. 4,8 : Il demanda, etc. ; il souhaita la mort. Comparer au verset 3.