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CHAPITRE 7.


1. Voici ce que m’a montré le Seigneur Dieu : or voici qu’il formait la sauterelle, lorsque les plantes commençaient à germer par la pluie de l’arrière-saison ; et voici la pluie de l’arrière-saison après la coupe du roi.[1][2]

2. Et il arriva que lorsque la sauterelle eut achevé de manger l’herbe de la terre, je dis : Seigneur Dieu, soyez propice, je vous conjure ; qui rétablira Jacob, car il est bien faible ?

3. Sur cela, le Seigneur a eu pitié : Ce que tu crains ne sera pas, dit le Seigneur.

4. Voici ce que m’a montré le Seigneur Dieu ; or, voici que le Seigneur Dieu appelait le feu pour exercer le jugement, et il dévora un grand abîme, et consuma en même temps une partie de la plaine.[3]

5. Et je dis : Seigneur Dieu, apaisez-vous, je vous conjure ; qui rétablira Jacob, car il est bien faible ?

6. Sur cela, le Seigneur eut pitié : Il n’en sera pas ainsi, dit le Seigneur Dieu.

7. Voici ce que m’a montré le Seigneur Dieu ; voici que le Seigneur se tenait debout sur une muraille crépie, et que dans sa main était une truelle de maçon.[4]

  1. Am. 7,1-13 : 3o Visions et symboles prophétiques annonçant le châtiment d’Israël, du chapitre 7 au chapitre 9. ― La dernière partie d’Amos contient cinq visions qui confirment ce qui a été dit dans les discours précédents. Les quatre premières commencent de la même manière : Voici ce que m’a montré le Seigneur, voir Amos, 7, vv. 1, 4, 7 ; 8, 1 ; la cinquième, qui est indépendante des précédentes, s’ouvre par les mots : J’ai vu le Seigneur, etc., voir Amos, 9, 1. Dans la première et la seconde, celle des sauterelles, chapitre 7, versets 1 à 3, et du feu, versets 4 à 6, le Prophète intercède pour la race de Jacob, et Dieu lui promet d’avoir pitié d’elle ; mais dans la troisième, celle du cordeau, versets 7 à 9, et la quatrième, celle de la corbeille de fruits, chapitre 8, versets 1 à 3, le Seigneur refuse de pardonner encore. ― Entre ces deux dernières se place, chapitre 7, versets 10 à 17, un épisode historique. Au verset 9, Dieu annonce la ruine de la maison de Jéroboam II. Amasias, le chef des prêtres infidèles de Béthel, irrité des prédictions d’Amos, en avertit le roi, et veut forcer le Prophète à quitter le royaume d’Israël ; mais le Voyant, nom qu’Amasias lui donne sans doute par dérision, chapitre 7, verset 12, veut remplir la mission que Dieu lui a confiée, et annonce à son persécuteur le châtiment qui l’attend. ― La vision de la corbeille de fruits confirme la ruine prochaine du royaume des dix tribus. La cinquième et dernière vision, chapitre 9, nous montre Dieu ordonnant la ruine du temple schismatique de Béthel et celle du peuple impie. La prophétie se termine néanmoins par des paroles d’espérance et par la peinture du règne messianique, chapitre 9, versets 11 à 15.
  2. Am. 7,1 : M’a montré dans une vision. ― Or voici, etc. C’est grammaticalement le complément ou régime direct du verbe a montré, qui précède. ― La sauterelle figure l’armée des Assyriens. ― La coupe du roi ; la coupe du foin que le roi avait fait faire pour ses chevaux. ― La pluie de l’arrière-saison après la coupe du roi. La pluie de l’arrière-saison tombe après que le premier fourrage a été recueilli pour l’usage des étables du roi.
  3. Am. 7,4 : Appelait, etc. ; littéralement, appelait le jugement au feu. Comparer à Isaïe, 66, 16. Selon saint Jérôme, cette prophétie regarde le royaume de Juda ; suivant d’autres, elle concerne l’expédition de Théglathphalasar, qui emmena captives les tribus d’au-delà du Jourdain sous le règne de Phacée.
  4. Am. 7,7-8 : Une truelle de maçon. Dans l’orignal : un fil à plomb.