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10. À sa face la terre a tremblé, les cieux se sont ébranlés, le soleil et la lune se sont couverts de ténèbres, et les étoiles ont retiré leur splendeur.[1]

11. Et le Seigneur a fait entendre sa voix à la face de son armée, parce que ses troupes sont extrêmement nombreuses, parce qu’elles sont fortes, et qu’elles exécuteront sa parole ; car le jour du Seigneur est grand et bien terrible, et qui le soutiendra ?[2]

12. Maintenant donc, dit le Seigneur, convertissez-vous à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, dans le pleur et dans le gémissement ;

13. Et déchirez vos cœurs, et non vos vêtements ; et convertissez-vous au Seigneur votre Dieu, parce qu’il est bon et miséricordieux, patient et d’une grande miséricorde, et pouvant revenir sur le mal dont il vous a menacés.[3]

14. Qui sait s’il ne reviendra pas, et s’il ne pardonnera pas, et s’il ne laissera pas après lui la bénédiction, le sacrifice, et la libation pour le Seigneur votre Dieu ?[4]

15. Sonnez de la trompette dans Sion, consacrez un jeûne, convoquez une assemblée.[5]

16. Assemblez le peuple, sanctifiez l’assemblée ; réunissez les vieillards, rassemblez les petits enfants et ceux qui sont à la mamelle ; que l’époux sorte de sa couche, et l’épouse de son lit nuptial.

17. Entre le vestibule et l’autel pleureront les prêtres, ministres du Seigneur, et ils diront : Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple, et ne livrez pas votre héritage à l’opprobre, en sorte que les nations les dominent ; pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est votre Dieu ?

18. Le Seigneur a montré du zèle pour sa terre, il a pardonné à son peuple.

19. Et le Seigneur a répondu, et a dit à son peuple : Voici que moi, je vous enverrai le blé, le vin et l’huile, et vous serez rassasiés ; et je ne vous livrerai plus en opprobre parmi les nations.

20. Et celui qui vient de l’aquilon, je l’éloignerai de vous ; et je le chasserai dans une terre inaccessible et déserte, sa face vers la mer orientale, et son extrémité vers la mer la plus reculée ; et sa puanteur montera, et sa putréfaction montera, parce qu’il a agi avec orgueil.[6]

  1. Joël 2,10 : Voir Isaïe, 13, 10 ; Ezéchiel, 32, 7 ; Joël, 3, 15 ; Matthieu, 24, 29 ; Marc, 13, 24 ; Luc, 21, 25. ― À tremblé. Ce prétérit et les suivants du même verset, ainsi que les deux des versets 21 et 22, sont mis pour des futurs. Voir sur cet idiotisme, le 2o à la fin des Observations préliminaires des Psaumes. ― La multitude des sauterelles est quelquefois si considérable qu’elle obscurcit la lumière du soleil comme un épais nuage.
  2. Joël 2,11 : Voir Jérémie, 30, 7 ; Amos, 5, 18 ; Sophonie, 1, 14-15.
  3. Joël 2,13 : Voir Psaumes, 85, 5 ; Jonas, 4, 2. ― Pouvant revenir ou se repentir. Saint Jérôme explique lui-même ainsi les termes de la Vulgate præstabilis super malitia. Il est certain que le mot mal (malitia) se prend dans plusieurs endroits pour peine, malheur, calamité.
  4. Joël 2,14 : Voir Jonas, 3, 9. ― S’il ne reviendra pas, etc. La négation est évidemment sous-entendue dans la Vulgate aussi bien que dans l’hébreu. ― Le sacrifice, etc. Comparer à Joël, 1, 9.
  5. Joël 2,15 : Voir Joël, 1, 14.
  6. Joël 2,20 : Celui, etc. ; le roi de Chaldée. L’Écriture désigne ordinairement ce prince par l’aquilon ou le septentrion, qui est la situation de son pays, par rapport à la terre d’Israël. ― La mer orientale ; la mer Morte ; la mer la plus reculée, ou plutôt, selon l’original, la mer de derrière, celle qu’on a derrière soi en Palestine, quand on regarde