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10. La contrée a été ravagée, le sol a pleuré, parce que le blé a été détruit, que le vin a été confondu, et que l’huile s’est desséchée.[1]

11. Les laboureurs ont été confondus, les vignerons ont hurlé sur le blé et l’orge, parce que la moisson des champs a péri.

12. La vigne a été confondue, et le figuier a langui, le grenadier, et le palmier, et le pommier, et tous les arbres des champs se sont desséchés ; en sorte que la joie s’est évanouie des fils des hommes.[2]

13. Prêtres, ceignez-vous et pleurez ; hurlez, ministres de l’autel ; entrez, couchez-vous dans un sac, ministres de mon Dieu, parce qu’a été retranché de la maison de votre Dieu le sacrifice ainsi que la libation.[3]

14. Consacrez un jeûne, convoquez une assemblée, rassemblez les vieillards, tous les habitants de la terre, dans la maison de votre Dieu, et criez au Seigneur :[4]

15. Ah ! ah ! ah ! au jour ; parce qu’est proche le jour du Seigneur ; et comme une désolation il viendra du Tout-Puissant.[5]

16. N’est-ce pas devant vos yeux que les aliments ont disparu de la maison de notre Dieu, ainsi que la joie et l’exultation ?

17. Les bêtes de somme ont pourri dans leur ordure, les greniers ont été démolis et les granges dévastées, parce que le blé a été confondu.[6]

18. Pourquoi l’animal a-t-il gémi, et les troupeaux de gros bétail ont-ils mugi ? Parce qu’il n’y a pas de pâturage pour eux ; mais même les troupeaux de menu bétail ont péri entièrement.

19. C’est vers vous. Seigneur, que je crierai, parce qu’un feu a dévoré ce qu’il y avait de beau dans le désert, et une flamme a brûlé tous les arbres de la contrée.[7]

20. Mais même les bêtes de la campagne, comme un champ qui a soif de la pluie, ont levé leurs regards vers vous, parce que les sources des eaux ont été séchées, et qu’un feu a dévoré ce qu’il y avait de beau dans le désert.

  1. Joël 1,10 : Le vin a été confondu ; honteux de n’avoir pas répondu à ce qu’on en attendait. C’est une prosopopée semblable à le sol a pleuré, du même verset. Comparer aux versets 12 et 17 ; Isaïe, 24, 7 ; 33, 9. Les Septante portent partout ont séché quant à l’hébreu, il est à la rigueur susceptible des deux sens, mais le premier paraît mieux fondé.
  2. Joël 1,12 : En sorte que. C’est la véritable signification qu’a ici le quia de la Vulgate expliqué par l’hébreu, et la seule que comporte le contexte.
  3. Joël 1,13 : Ceignez-vous ; revêtez-vous d’habits de deuil.
  4. Joël 1,14 : Voir Joël, 2, 15.
  5. Joël 1,15 : Ah ! ah ! ah ! au jour (a, a, a, diei) ; c’est-à-dire, ô jour malheureux !
  6. Joël 1,17 : Le blé a été confondu. Voir le verset 10. ― L’invasion des sauterelles ayant tout dévasté, les animaux périssent faute de nourriture.
  7. Joël 1,19 : Un feu ; la stérilité, qui rend les champs comme brûlés et qui est la suite des ravages des sauterelles.