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et qu’il soit brisé, et qu’il périsse entièrement pour jamais ;[1]

27. Mais que le royaume, et la puissance, et l’étendue du royaume, laquelle est sous le ciel entier, soit donnée au peuple des saints du Très-Haut, dont le royaume est un royaume éternel, et tous les rois le serviront et lui obéiront.[2]

28. Ici est la fin de la parole. Moi, Daniel, jetais beaucoup troublé par mes pensées, et ma face changea en moi ; mais la parole, je la conservai dans mon cœur.[3]

CHAPITRE 8.


1. En la troisième année du règne du roi Baltassar, une vision m’apparut. Moi, Daniel, après ce que j’avais vu au commencement,[4][5]

2. Je vis en ma vision, quand j’étais au château de Suse, qui est dans la région d’Elam, je vis en ma vision que j’étais sur la porte d’Ulaï.[6]

3. Et je levai les yeux, et je vis : et voici un bélier qui se tenait devant le marais, ayant des cornes hautes, et l’une plus haute que l’autre et qui croissait. Ensuite[7]

4. Je vis que le bélier frappait de ses cornes contre l’occident, et contre l’aquilon, et contre le midi ; et aucune bête ne pouvait ni lui résister, ni se délivrer de sa puissance ; et il fit selon sa volonté, et il devint très puissant.[8]

  1. Dn. 7,26 : Et le jugement, etc. La plupart des interprètes rapportent ceci à la ruine de l’Antéchrist, et au jugement dernier.
  2. Dn. 7,27 : Cette partie de la prophétie ne saurait s’expliquer de l’empire que Dieu donna aux Machabées, et aux princes leurs successeurs ; car leur puissance ne fut ni assez absolue ni assez étendue pour vérifier de si grandes et de si magnifiques promesses. Il n’y a que l’empire de Jésus-Christ et de son Eglise en qui l’on trouve l’accomplissement réel et véritable.
  3. Dn. 7,28 : De la parole ; du discours de l’ange.
  4. Dn. 8,1-27 : 2o Prophétie de la persécution d’Antiochus Epiphane, chapitre 8. ― La seconde vision développe une partie de la première. La troisième année du règne de Baltassar, Daniel vit l’empire médo-perse sous la figure d’un bélier, et l’empire grec sous celle d’un bouc à une corne. Le bouc triomphe du bélier et grandit ; alors sa corne unique se brise et il lui en pousse quatre autres à sa place ; de l’une d’elles en sort une cinquième qui s’élève jusqu’au ciel et opprime le peuple des saints pendant 2300 jours. ― La première corne du bouc est Alexandre le grand qui ruine l’empire perse ; les quatre cornes sont les quatre royaumes qui se forment des débris de son empire : celui de Macédoine, à l’ouest ; de Syrie, à l’est ; d’Egypte, au sud et de Thrace, au nord. La cinquième corne, qui fait cesser le sacrifice perpétuel, est Antiochus Epiphane. Les 2300 jours font six ans et demi, en années lunaires. On peut les compter depuis l’an 143 de l’ère des Séleucides, auquel Antiochus se rendit maître de Jérusalem, voir 1 Machabées, 1, 21 ; jusqu’à l’an 149, qui est celui de sa mort, voir 1 Machabées, 6, 16.
  5. Dn. 8,1 : Au commencement du règne de Baltassar.
  6. Dn. 8,2 : Elam ; province de Perse, appelée aussi Elymaïde. ― Sur la porte ; sur le bord, près de. ― Ulaï ; fleuve qui séparait la Susiane de l’Elymaïde ; c’est l’Eulée des géographes. ― Suse ; capitale de la Susiane, sur l’Ulaï, une des résidences des rois de Perse.
  7. Dn. 8,3 : Un bélier. Ce bélier représente l’empire des Perses et des Mèdes (voir verset 20). La corne la plus élevée signifie la puissance des Perses, supérieure à celle des Mèdes, figurée par la corne moins élevée.
  8. Dn. 8,4 : Et il devint très puissant. Les rois de Perse étendirent en effet de proche en proche leurs conquêtes, sans trouver de résistance.