Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2022

Cette page n’a pas encore été corrigée

le préposé des eunuques les introduisit devant Nabuchodonosor.

19. Et lorsque le roi leur eut parlé, il ne se trouva point parmi tous les autres de jeunes hommes tels que Daniel, Ananias, Misaël et Azarias ; et ils demeurèrent en présence du roi.[1]

20. Et sur toute question de sagesse et d’intelligence que leur fit le roi, il trouva en eux dix fois plus que dans tous les devins et les mages qui étaient dans tout son royaume.[2]

21. Or Daniel fut à la cour jusqu’à la première année du roi Cyrus.[3]

CHAPITRE 2.


1. En la seconde année du règne de Nabuchodonosor, Nabuchodonosor vit un songe, et son esprit fut extrêmement effrayé ; et son songe s’enfuit de lui.[4][5]

2. Or le roi ordonna qu’on assemblât les devins, les mages et les enchanteurs, et les Chaldéens, afin qu’ils indiquassent au roi ses songes ; ceux-ci, lorsqu’ils furent venus, se tinrent devant le roi.[6]

3. Et le roi leur dit : J’ai vu un songe, et, troublé d’esprit, j’ignore ce que j’ai vu.

4. Et les Chaldéens répondirent au roi en syriaque : Roi, vivez à jamais ; dites le songe à vos serviteurs, et nous en donnerons l’interprétation.[7]

  1. Dn. 1,19 : En présence du roi ; pour le servir. Comparer au verset 5.
  2. Dn. 1,20 : Dix fois plus de lumières, de connaissances.
  3. Dn. 1,21 : Daniel fut, etc. Comparer à Daniel, 6, 28 ; 10, 1 ; 14, 1.
  4. Dn. 2,1-49 : 2o Le second chapitre contient le récit d’un songe de Nabuchodonosor, en 602 ou 603, et l’explication qu’en donna Daniel. Le roi avait vu une statue dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses de bronze, les jambes de fer, une partie des pieds de fer et l’autre d’argile. Le Prophète expliqua au roi, comme Joseph l’avait fait autrefois au pharaon, la signification du songe. Les diverses parties de la statue marquaient les empires qui devaient se succéder dans le monde : la tête d’or, c’est l’empire de Nabuchodonosor ; la poitrine d’argent, c’est l’empire médo-perse ; le ventre de bronze, c’est l’empire d’Alexandre et les royaumes des Séleucides et des Ptolémées, la Syrie et l’Egypte, qui en sont issus ; les jambes de fer, c’est l’empire romain qui brise et écrase tout ; les pieds, moitié argile, moitié fer, c’est ce même empire divisé en empire d’Orient et empire d’Occident. Une petite pierre détachée de la montagne, c’est-à-dire Jésus-Christ, renverse le colosse, et Dieu fonde le royaume éternel de son Eglise.
  5. Dn. 2,1 : La seconde année. Probablement la seconde année du règne de Nabuchodonosor, depuis la mort de son père Nabopolassar (602).
  6. Dn. 2,2 : Les Chaldéens ; probablement les prêtres Chaldéens adonnés à l’astrologie. ― Les devins, les mages, etc., sont les diverses classes de magiciens qu’on distinguait à Babylone, où la magie était si cultivée que chaldéen devint synonyme de magiciens.
  7. Dn. 2,4 : En syriaque ; selon le texte hébreu, en araméen, c’est-à-dire en chaldéen et en syriaque ; car anciennement ces deux langues n’en faisaient qu’une (voir 4 Rois, 18, 26 ; 1 Esdras, 4, 7) ; et quoique depuis elles aient formé deux idiomes, d’ailleurs fort rapprochés, on les a toujours comprises l’une et l’autre sous la dénomination commune de langue araméenne. Depuis ce verset jusqu’à la fin du chapitre 7, le texte primitif est écrit en chaldéen. ― En syriaque ou en araméen ne signifie pas que les Chaldéens parlèrent au roi en cette langue, mais que ce qui suit dans le livre du Prophète est écrit en syriaque. Après : un roi, il faudrait un point. En syriaque est une indication donnée au lecteur.