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9. Et ils le mirent dans une cage, l’emmenèrent enchaîné au roi de Babylone ; et ils le mirent dans la prison, afin qu’on n’entendit plus sa voix sur les montagnes d’Israël.

10. Ta mère comme la vigne a été plantée dans ton sang sur le bord de l’eau ; son fruit et ses feuilles ont crû par de grandes eaux.

11. Et ses branches solides sont devenues des sceptres de dominateurs, et sa tige s’est élevée parmi ses feuilles, et elle a vu sa hauteur parmi la multitude de ses sarments.

12. Et elle a été arrachée avec colère, et jetée sur la terre ; et un vent brûlant a desséché son fruit ; les branches qui faisaient sa force se sont flétries et devenues arides ; un feu l’a dévorée.[1]

13. Et maintenant elle a été transplantée dans le désert, dans une terre sans voie et altérée.[2]

14. Et il est sorti un feu de la tige de ses rameaux, lequel a dévoré son fruit, et il n’y a plus eu en elle une tige forte, sceptre de dominateurs. C’est un chant lugubre, et ce sera un chant lugubre.[3]

CHAPITRE 20.


1. Or il arriva en la septième année, au cinquième mois, au dixième jour du mois, que des hommes d’entre les anciens d’Israël vinrent pour consulter le Seigneur, et qu’ils s’assirent devant moi.[4][5]

  1. Éz. 19,12 : Voir Osée, 13, 15. ― Avec colère. Nabuchodonosor fut irrité en effet de l’infidélité de Sédécias, qui, sans égard pour ses promesses et ses serments, s’était ligué avec le roi d’Egypte.
  2. Éz. 19,13 : Elle a été transplantée. Ce que le Prophète met ici au passé n’était pas encore entièrement accompli ; il ne le fut réellement qu’après que le roi Sédécias eut été pris, que Jérusalem eut été détruite et le reste de ses habitants transporté à Babylone.
  3. Éz. 19,14 : Un feu, etc. ; c’est Ismahel, fils de Nathanias, dont l’histoire est racontée dans Jérémie (voir Jérémie, 40, verset 8 et suivants ; 41, 1, verset 1 et suivants).
  4. Éz. 20,1-44 : 6o Prophéties contre Juda et Israël, du chapitre 20 au chapitre 23. ― Les chapitres 20 à 23 contiennent quatre oracles de la même époque, chapitre 20, verset 1 ; voir Ezéchiel, 24, 1 ; ils se distinguent les uns des autres, excepté le chapitre 21, par les mots : Si tu les juges (l’expression est toujours la même en hébreu), indiquant que le Prophète doit juger son peuple, c’est-à-dire lui reprocher ses crimes et lui annoncer le châtiment, voir Ezéchiel, 20, 4 ; 22, 2 ; 23, 36. ― 1o L’occasion de la prophétie, chapitre 20, versets 1 à 44, est une visite des anciens du peuple qui viennent auprès du prophète pour consulter le Seigneur, chapitre 20, versets 1 à 3, comme à Ezéchiel, 14, 1. Ezéchiel leur rappelle les révoltes de leurs pères contre leur Dieu, en Egypte, versets 5 à 9, et dans le désert, versets 10 à 26. Si le Seigneur ne les extermina pas complètement, ce fut seulement pour l’honneur de son nom, versets 27 à 31. Comme Israël n’a pas renoncé à l’idolâtrie dans la Terre Promise, il ne leur répondra plus, mais il les châtiera et les dispersera, versets 32 à 38, et se choisira parmi les captifs un peuple selon son cœur, versets 39 à 44. Cette prophétie est analogue à celle du chapitre 16.
  5. Éz. 20,1 : La septième année ; de la captivité de Jéchonias et d’Ezéchiel. Voir Ezéchiel, 8, 1. ― Le cinquième mois de l’année sacrée, et le onzième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de juillet, selon les rabbins, mais c’était plus probablement à celle d’août.