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9. Car Dieu ramènera Israël avec joie à la lumière de sa majesté, avec la miséricorde et la justice qui vient de lui-même.

CHAPITRE 6.


1. À cause des péchés que vous avez commis devant Dieu, vous serez emmenés captifs à Babylone, par Nabuchodonosor, roi des Babyloniens.[1][2]

2. C’est pourquoi, entrés à Babylone, vous y serez durant beaucoup d’années et un long temps, jusqu’à sept générations ; mais après cela je vous en ramènerai dans la paix.[3]

3. Mais maintenant vous verrez à Babylone des dieux d’or et d’argent, et de pierre et de bois, que l’on porte sur les épaules et qui impriment la crainte aux nations.[4]

4. Voyez donc à ne pas imiter les actions de ces étrangers, et à ne pas vous effrayer, et à ce que la frayeur ne vous saisisse pas à cause d’eux.

5. C’est pourquoi, quand vous verrez une multitude derrière et devant, adorant, dites en vos cœurs : C’est vous qu’il faut adorer. Seigneur.

6. Car mon ange est avec vous, et moi-même je rechercherai vos âmes.[5]

7. Car leur langue a été polie par un ouvrier ; ceux même qui sont dorés et argentés sont faux, et ils ne peuvent parler.[6]

8. Et comme on fait à une vierge qui aime les ornements, ainsi ils ont été fabriqués avec de l’or qu’on a employé.

9. Leur dieux ont assurément des couronnes d’or sur leurs têtes, d’où les prêtres leur enlèvent l’or et l’argent et se les arrogent à eux-mêmes.[7]

  1. Bar. 6,1-72 : La lettre de Jérémie a pour but de détourner les Juifs captifs à Babylone, à qui elle est adressée, de l’idolâtrie chaldéenne. Elle renferme une sorte de double refrain qui revient de temps en temps, et en marque les divers aliénas, versets 14 et 15, 22, 28, 64 et 39, 44, 55, 63. Jérémie y montre une grande connaissance de la religion babylonienne ; sa lettre est comme un monument archéologique où nous trouvons décrites en détail les statues des dieux chaldéens, ainsi que les cérémonies que l’on suivait pour habiller et déshabiller les idoles. Rien n’était plus propre que cet écrit à faire persévérer les enfants d’Israël dans le culte du vrai Dieu.
  2. Bar. 6,1 : Voir Jérémie, 25, 8-9.
  3. Bar. 6,2 : Sept générations. Chez les anciens, le mot génération représente tantôt cent, tantôt cinquante, trente-trois, dix, et même sept années. Ainsi ces sept générations marquent ici très probablement les soixante-dix années auxquelles Dieu avait fixé la durée de la captivité (voir Jérémie, 25, 11-12 ; 29, 10).
  4. Bar. 6,3 : Voir Isaïe, 44, 10. ― Des dieux d’or, etc. Il y avait à Babylone de nombreuses idoles d’or, d’argent, de pierre et de bois, et en certaines circonstances on les portait sur les épaules, comme nous le voyons sur des bas-reliefs du temps des Assyriens.
  5. Bar. 6,6 : Mon ange ; saint Michel, défenseur du peuple hébreu. Voir Daniel, 10, vv. 13, 21 ; 12, 1. ― Je rechercherai vos âmes ; je prendrai soin de votre vie.
  6. Bar. 6,7 : Dorés et argentés. Les statues des dieux étaient souvent en bois recouvert de lames d’or ou d’argent.
  7. Bar. 6,9 : Se les arrogent ; c’est-à-dire s’arrogent l’or et l’argent ; littéralement se l’arroge (illud). Très souvent, en hébreu, lorsqu’un pronom ou un adjectif ou un participe se rapporte à plusieurs substantifs, il se met au nombre et au genre du dernier. ― Des couronnes d’or sur leurs têtes. Les images des dieux assyro-chaldéens qui sont parvenues jusqu’à nous sont souvent couronnées.